Discover millions of ebooks, audiobooks, and so much more with a free trial

Only $11.99/month after trial. Cancel anytime.

Mon enfance en France pendant la guerre: Une chronique 1933 - 1945
Mon enfance en France pendant la guerre: Une chronique 1933 - 1945
Mon enfance en France pendant la guerre: Une chronique 1933 - 1945
Ebook192 pages2 hours

Mon enfance en France pendant la guerre: Une chronique 1933 - 1945

Rating: 0 out of 5 stars

()

Read preview

About this ebook

Dans son livre, Arne Hultman vous fait part de ses aventures hallucinantes pendant la deuxième guerre mondiale 1939-1945.

Il a des souvenirs très précis de l'exode en juin 1940 à bicyclette lorsque Paris a été évacué, du bombardement d'Orléans par les Allemands, des années d'occupation avec les bombardements alliés jour et nuit, de la libération de Paris en août 1944 et finalement du retour en Suède en juin 1945 dans un bombardier américain. Pour finir, il décrit les problèmes d'adaptation à la culture suédoise qu'il a dû surmonter.
LanguageSvenska
Release dateJan 10, 2024
ISBN9789180973007
Mon enfance en France pendant la guerre: Une chronique 1933 - 1945
Author

Arne Hultman

Né à Bruxelles en 1933 de père suédois et de mère autrichienne, Arne Hultman est parfaitement bilingue français-suédois depuis sa plus tendre enfance. A partir de l'âge de trois ans, il a vécu en France à Neuilly-sur-Seine, où il habitait lorsque la guerre a éclaté en 1939. Il est diplômé de l'Ecole des Hautes Etudes Commerciales de Göteborg en Suède. Toute sa carrière s'est déroulée dans la Société Ericsson en Suède et en France comme chef comptable et informaticien.

Related to Mon enfance en France pendant la guerre

Related ebooks

Reviews for Mon enfance en France pendant la guerre

Rating: 0 out of 5 stars
0 ratings

0 ratings0 reviews

What did you think?

Tap to rate

Review must be at least 10 words

    Book preview

    Mon enfance en France pendant la guerre - Arne Hultman

    1. Mes ancêtres et ma naissance en 1933

    Mes origines et mon passé sont hors du commun. Mon père était Suédois, ma mère Autrichienne et ma grand-mère maternelle Tchèque. Je suis né à Bruxelles, j'ai grandi à Paris où j'ai vécu toute la deuxième guerre mondiale, j'ai continué mes études à Göteborg en Suède et vécu toute ma vie professionelle à Stockholm et à Paris. Comment cela est-il arrivé ?

    Commençons par le début.

    Valerie Brunlechner ca 1929.

    Valerie Brunlechner ca 1929.

    Vidar Hultman ca 1929.

    Vidar Hultman ca 1929.

    Mon père Arne Vidar Ivarsson Hultman est né le 12 janvier 1901 à l'adresse Brännkyrkagatan 28 dans le district de Södermalm à Stockholm en Suède. Il était ingénieur. Mon grand-père Ivar Hultman est né en 1869 à Drottninggatan 64 dans la paroisse Klara à Stockholm. Il était statisticien auprès de la compagnie d'assurances Skandia. Il était également inventeur et excellent pianiste. Ma grand-mère paternelle Helga Richter est née en 1873 dans le domaine Hångers Storegård à Ljungby dans la province de Småland. Elle était, elle aussi, une excellente pianiste et en plus graveur sur bois dans le vieux style nordique.

    Le nom de famille Hultman provient de mon arrière-arrière arrière-arrière arrière grand-père Anders Esbjörnsson Hultman. Il a été engagé comme soldat en 1716 au régiment royal de Skaraborg pour la circonscription de Hult dans la paroisse de Undenäs. C'est alors qu'il a reçu son nom de soldat Hultman, c'est-à-dire l'homme de Hult.

    En 1908, Vidar a déménagé avec ses parents, sa sœur Ingrid et son frère Alf vers le pavillon Grantorp à Neglinge, paroisse de Saltsjöbaden près de Stockholm. C'est à l'école mixte de Saltsjöbaden qu'il a fait connaissance avec la fillette qui allait plus tard devenir ma mère.

    Ma mère Valerie Sophie Brunlechner est née le 11 septembre 1907 à Graz en Autriche. Elle est arrivée à Saltsjöbaden en Suède le 10 mars 1920 à l'âge de 12 ans comme enfant de guerre à cause de la famine qui sévissait en Autriche après la première guerre mondiale. J'ai une annotation au dos d'une photo qu'elle était déjà en Suède en 1919. C'est possible qu'elle ait fait une première visite cette année-là pour faire connaissance avec ses futurs parents supplémentaires.

    Ma mère nous a raconté une blague sur la famine en Autriche. On manquait tellement de nourriture dans les villes que la population avait été obligée de manger des rats pour survivre. Ce n'était pas très bon. Bientôt il n'y avait plus de rats non plus. On était alors obligé d'acheter du substitut de rats, qui avait un goût affreux. Tout en étant une blague, cette histoire donne une indication sur la façon dont la population ressentait le manque de nourriture.

    Mon grand-père maternel Vinzenz Brunlechner est né en 1864 à Mürzzuschlag dans la province de Styrie dans les Alpes autrichiennes. Il était capitaine dans l'armée autrichienne. Ses ancêtres les plus proches étaient des maîtres boulangers pendant cinq générations. Ma grand-mère maternelle Sophie Brunlechner, née Kuntschig, est née en 1867 dans la ville d'Olomouc (Olmütz en allemand) en Moravie dans la république Tchèque actuelle, qui fasait alors partie de la monarchie des Habsbourg.

    Ma mère s'est rapidement sentie heureuse à Neglinge. Elle a été accueillie par un couple affectueux et plein de sollicitude, le médecin de la paroisse de Saltsjöbaden Carl-Gustaf Bernhard von der Burg et son épouse Gertrud, née Meurling, que ma sœur Anita et moi appellions Momo (Mémé en français), puisque nous la considérions comme notre grandmère suédoise. Nous ne connaissions pas notre vraie grandmère en Autriche.

    Le pavillon du docteur se trouvait à Pålnäsvägen 7 à Neglinge. Il contenait le domicile et le bureau de consultation médical. L'allemand était à cette époque la première langue étrangère dans les écoles suédoises, et Valerie pouvait donc communiquer avec son nouvel environnement dès le premier jour. Elle a aussi rapidement appris le suédois à l'école mixte de Saltsjöbaden où elle avait été admise comme élève auxiliaire. Vers 1926, elle est retournée chez ses parents à Graz, mais a fait une visite à Neglinge en 1927.

    Après avoir terminé ses études à l'Ecole de hautes études techniques à Stockholm et fait son service militaire dans la Marine royale, mon père a été engagé par la Société des roulements à billes SKF à Göteborg. En 1929, il a été placé comme ingénieur au bureau de Bruxelles de la société SKF. Entre-temps, il avait demandé Valerie Brunlechner à Graz en mariage. Il a raconté à Valerie qu'il avait fait un tableau avec les noms des filles avec lesquelles il pouvait penser à vivre en mariage et les qualités qu'il considérait comme importants. Ensuite il avait complété le tableau avec des croix. Beaucoup d'années plus tard, ma mère a raconté fièrement : « Et c'est moi qui a obtenu le plus de croix ! » Elle a répondu « oui » à la demande en mariage, puis est revenue à Neglinge en 1929 pour y passer l'été.

    Mon père est parti en avance à Bruxelles pour trouver un domicile et commencer son travail. Valerie est arrivée un peu plus tard par chemin de fer, peut-être en passant par Graz pour revoir ses parents. Elle a été un peu déçue en descendant du train à Bruxelles, car elle ne voyait pas son fiancé sur le quai. Finalement elle l'a trouvé. Il était en train de regarder la locomotive. Il faut ajouter comme circonstance atténuante qu'une locomotive à vapeur de train rapide était quelque chose d'impressionnant. Les roues motrices, souvent trois paires accouplées par des barres, avaient deux mètres de diamètre. Une locomotive à vapeur se comportait comme un être vivant. Elle haletait et crachait des bouffées de fumée.

    En lisant leurs lettres de l'époque on peut toutefois constater qu'ils étaient très amoureux. Ils se sont mariés à la mairie de Bruxelles le 5 novembre 1929.

    En 1932, Vidar était membre du jury de l'exposition internationale de Liège qui avait lieu en mémoire du centenaire de l'indépendance de la Belgique. Comme remerciement, il a été nommé « Chevalier de l'ordre de Léopold II » avec la croix correspondante suspendue à un ruban bleu et noir.

    La même année, mon père a été nommé directeur du bureau de Bruxelles de la société SKF.

    C'est ainsi que je suis né à Bruxelles ou, pour être exact, dans un faubourg bruxellois qui s'appelle Uccle, le 27 novembre 1933. L'hôpital où je suis né se trouvait à Uccle, mais nous habitions dans le quartier d'Etterbeek de Bruxelles.

    J'ai été doté des prénoms Arne Bernard, Arne d'après mon père et Bernard d'après le « père » suédois de ma mère. Son nom était Bernhard, mais le nom a été francisé du fait que ma naissance a été enregistrée en Belgique.

    2. Mes premières années à Bruxelles et à Paris

    Je n'ai pas de souvenirs de Bruxelles, mais mes parents m'ont raconté comment nous y vivions. Nous habitions dans le qartier d'Etterbeek, d'abord au 95, rue du Commandant Ponthier. A partir du début de 1933, notre adresse était le 227, boulevard Saint Michel.

    Cher lecteur, si vous vous rendez à Bruxelles pour voir la maison, vous trouverez le boulevard mais pas le numéro 227. Cette partie du boulevard a été rebaptisée après la deuxième guerre mondiale boulevard Louis Schmidt, avec des numéros qui recommencent par le numéro 1. Notre maison a donc maintenant le numéro 16 mais reste inchangée.

    Arne avec sa bonne d'enfant devant le boulevard Saint Michel nº 227 dans le quartier Etterbeek à Bruxelles en mai 1935.

    Arne avec sa bonne d'enfant devant le boulevard Saint Michel nº 227 dans le quartier Etterbeek à Bruxelles en mai 1935.

    Louis Schmidt était le maire d'Etterbeek entre 1933 et 1944. Il a été arrêté en 1942 par la Gestapo (la police secrète allemande) et est mort dans le camp de concentration allemand de Breslau le 13 février 1944.

    A gauche : Valerie et Arne sur le balcon au printemps 1934.

    A gauche : Valerie et Arne sur le balcon au printemps 1934.

    A droite : Vidar et Arne sur le balcon en été 1935.

    A droite : Vidar et Arne sur le balcon en été 1935.

    Au même étage habitait une autre famille suédoise, Pontus et Gunilla Frisk avec leur fille Christina, née en 1935. Pontus avait un poste au bureau bruxellois de la société suédoise Svenska Fläktfabriken. Valerie et Gunilla, surnommée Nillen, se sont liées d'amitié. Il y avait un vide-ordures avec un volet dans la cuisine, et lorsqu'elles ouvraient leurs volets en même temps, elles pouvaient se voir et se parler. Mes parents entretenaient également des relations avec une famille belge, l'ingénieur Georges Louvrier au bureau bruxellois de la société SKF avec sa femme Yvonne et leurs filles Régine et Hélène.

    Le 1er janvier 1937, mon père Vidar a été nommé chef du Service technique de la filiale française du groupe SKF, la Compagnie d'Applications Mécaniques (CAM) à Paris. Le siège social était situé au 15, avenue de la Grande-Armée, à une minute de promenade de l'Arc de Triomphe. L'avenue de la Grande-Armée constituait le prolongement de l'avenue des Champs-Elysées au-delà de l'Arc de Triomphe. Le bureau avait une vaste vitrine vers l'avenue. J'aimais regarder l'étalage, car il s'y trouvait toujours quelque chose qui bougeait.

    Fin décembre 1936, nous avons quitté Bruxelles pour nous installer à Neuilly-sur-Seine dans la proche-banlieue ouest de Paris. Ma mère Valerie regrettait de quitter Bruxelles et ses amis, mais elle a bientôt eu de nouveaux amis à Neuilly.

    Partie de Neuilly-sur-Seine. Foto prise environ 1930 du pont de Puteaux. Tout droit derrière la petite maison flottante avec les parrois à carreaux on entrevoit le square sur lequel nos fenêtres donnaient. A droite de la photo commence le Bois de Boulogne.

    Partie de Neuilly-sur-Seine. Foto prise environ 1930 du pont de Puteaux. Tout droit derrière la petite maison flottante avec les parrois à carreaux on entrevoit le square sur lequel nos fenêtres donnaient. A droite de la photo commence le Bois de Boulogne.

    Nous nous sommes installés au 8, boulevard Julien-Potin. C'était une rue résidentielle courte et très calme. Elle donnait presque l'impression d'être un terrain privé du fait que les bâtiments à sept étages des deux côtés appartenaient à la même société immobilière. Elle s'appelait boulevard à cause des lignées d'arbres qui longeaient les trottoirs. Notre maison à sept étages était tout près de la Seine et du Bois de Boulogne.

    La photo des bâtiments à sept étages provient d'une carte postale achetée en 1937 dans la librairie Devouard de la rue Ernest-Deloison. Elle est prise du pont de Puteaux qui relie la banlieue parisienne de Neuilly avec la banlieue de Puteaux de l'autre côté de la Seine. Nous habitions dans ce quartier entre 1937 et 1945.

    Au printemps 1940, nous avons changé d'appartement en passant du numéro 8 au numéro 6, boulevard Julien-Potin. Le nouvel appartement était au quatrième étage. Les maisons étaient face-à-face, séparées par un square avec de la verdure et au milieu un petit bassin avec des poissons rouges. Nos fenêtres donnaient sur le square. En regardant par la fenêtre vers la droite, on voyait la Seine, le pont de Puteaux et une petite partie de l'île qui partage le fleuve en deux. A l'extrémité droite de la photo, on voit l'octroi de Neuilly, qui ne servait plus depuis longtemps. Derrière l'octroi, au rez-de-chaussée et au premier étage du grand bâtiment, se situait l'école où moi et plus tard ma sœur Anita allaient. Elle s'appelait Cours Charles de Foucauld. La maison flottante dans le fleuve était avant

    Enjoying the preview?
    Page 1 of 1