La Prisonnière des Faes: La Prisonnière des Faes, #1
By Lily Archer
4/5
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About this ebook
« Ces livres m'ont époustouflée ! La meilleure histoire d'amour paranormale que j'ai jamais lue ! » Anna Zaires, auteure de best-sellers du New York Times
J'ai la pire des colocataires de fac. Cécile me vole ma nourriture, amène des hommes à toute heure et fait la fête au lieu d'étudier. Mais ces excentricités ne sont rien en comparaison de ce qu'elle a fait ensuite. Elle m'a droguée, et je me suis réveillée emprisonnée dans un univers parallèle rempli de créatures terrifiantes. Maintenant, la créature la plus grande et la plus effrayante de toutes, un roi des Faes, croit que je suis son amie. Il m'a libérée du donjon, mais il me garde près de lui. Si proche, en fait, que je commence à aimer son regard glacial et son corps ciselé par la glace. Mais les secrets et les méchants rôdent dans ce nouveau monde, et je ne sais pas si je survivrai assez longtemps pour arriver à rentrer chez moi.
Note de l'auteur : La Prisonnière des Faes est le premier livre d'une série qui mettra le feu à votre imagination – et ailleurs…
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La Prisonnière des Faes - Lily Archer
Chapitre 1
Taylor
Ma colocataire est une terreur. Elle débarque à toute heure de la nuit avec des hommes étranges dans son sillage, dévalise le mini-réfrigérateur et dévore ma nourriture, laisse ses vêtements traîner partout dans notre chambre, va rarement en cours et refuse de nettoyer la moindre chose.
— Mais pourquoi t’es-tu inscrite à la fac ? dis-je en ronchonnant à voix basse tout en ramassant ses vêtements de la veille et en les jetant dans le panier à linge.
— Pas mon idée.
Je sursaute alors qu’elle s’avance et claque la porte derrière elle.
— Mon père a insisté.
Elle bâille et tombe dans son lit tout habillé, ses talons aiguilles d’hier soir toujours attachés à ses pieds. Ses longs cheveux blonds se déploient sur son oreiller et elle drape ses yeux d’un bras élancé.
— Baisse d’un ton, OK ? Je suis fatiguée.
— Il est midi.
Je la regarde fixement.
— Mon binôme arrive. Et as-tu vu ma veste noire avec l’écusson Gryffondor sur le devant ? Je n’arrive pas à la trouver.
Un ronflement sonore s’échappe de son nez délicat.
Je passe une main dans mes cheveux châtains en tirant sur les mèches. Quand je l’ai acceptée comme colocataire, c’était par désespoir. Je n’avais pas les moyens de m’offrir une chambre individuelle et Cécile avait fière allure sur le papier – une camarade de classe qui partageait plusieurs de mes centres d’intérêt. Alors, je l’ai choisie comme colocataire. Grossière erreur. Il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre que son questionnaire de colocation avait été copié sur celui de quelqu’un d’autre – quelqu’un qui aurait dû être ma colocataire. Au lieu de ça, j’ai eu Cécile, avec ses manières gâtées, son mépris total pour moi et ses bizarreries.
— Hé.
Je sursaute alors qu’elle ouvre un œil et me fixe.
— Oui ?
— On est quel jour ?
— Mardi.
Elle lève un œil au ciel.
— Non, imbécile. Je voulais dire, quelle est la date ?
— Ne me parle pas comme ça.
Je lui réponds en grinçant des dents.
— Le 27 octobre.
Son œil s’écarquille.
— Déjà ? C’est passé vite.
Qu’est-ce que je suis supposée répondre à cela ?
Elle s’assoit, le devant de sa robe moulante est taché par quelque chose de noir. D’après l’odeur, je suppose que c’est du vin.
— Oui, c’est un peu comme ça que cela fonctionne avec le temps. Il passe.
Je jette un emballage d’empanada – c’était mon dernier, que Cécile a dévoré, bien sûr – dans la poubelle.
— Hé.
Elle sourit. Elle ne me sourit jamais.
— Qu’est-ce que tu fais ce soir ?
— Quoi ? Je suis occupée.
Je fais un pas en arrière et j’attrape mon téléphone pour annuler la venue de mon binôme. Je n’inciterai pas Cécile à faire une autre victime.
— On sort.
Ses yeux brillent ; subitement, sa gueule de bois est passée. Je baisse la tête vers elle, j’ai l’impression d’avoir mal entendu.
— Sortir ?
— Oui.
Son sourire s’élargit.
— On devrait faire la fête.
Je ne fais pas la fête. J’étudie. Je travaille au syndicat étudiant. Je donne des cours particuliers durant le peu de temps libre que j’ai. Tout ce que je fais, c’est soit pour avoir de bonnes notes, soit pour gagner de l’argent pour pouvoir manger. Faire la fête n’est pas dans ma liste, et Cécile le sait.
— Non merci.
— Oh, allez.
Elle se frotte les mains.
— Ce sera amusant. On peut boire un premier verre ici et ensuite aller dans les fraternités.
— On est mardi.
Je prends mon vieux sac à dos gris sur mon lit.
— Et alors ?
Elle s’assoit, ses grands yeux gris se concentrant sur moi pour la première fois depuis des mois.
— On peut quand même s’amuser.
— Non, mais merci quand même.
Je serre la poignée de la porte. Son ton change, devenant plus froid.
— Je te paierai.
— Quoi ?
Je me tourne vers elle.
— Je te paierai.
Sa voix se fait plus douce, mais désagréable et l’on sent bien qu’elle se force.
— Pour être mon capitaine de soirée.
— Depuis quand cela t’inquiète-t-il de conduire saoule ?
La plupart du temps, j’ignore comment elle réussit à retrouver la chambre. Les autres fois, sa voiture de sport rouge est mal garée devant l’immeuble.
— Depuis ce soir. À partir de maintenant, c’est la sécurité avant tout. Et comme je te l’ai dit, je te paierai.
Elle fait tourner une mèche de ses cheveux blonds autour de son doigt mince.
— Je te donnerai cent dollars pour me conduire aux soirées et me ramener.
J’ai envie de tourner la poignée et de sortir de la pièce. Mais l’argent, c’est l’argent. Il me faudrait quatre cours particuliers pour en gagner autant, ou alors je pourrais le prendre à Cécile, assise dans sa voiture et faisant mes devoirs pendant qu’elle se prend des cuites dans les fraternités.
— Disons deux cents.
Elle saisit son petit sac incrusté de cristaux et l’ouvre, faisant glisser les billets sous ses doigts avant d’en retirer quelques-uns.
— Et je paierai la moitié d’avance.
Je ne peux pas refuser, et elle le sait. Cécile est peut-être une dépravée, mais elle est futée. J’ai remarqué que rien n’échappe à ses yeux gris clair, même lorsqu’ils sont injectés de sang. Avec un soupir, je me dirige vers elle et j’attrape l’argent. Elle le retire.
— Retrouve-moi devant l’immeuble à vingt et une heures.
— Bien.
Je tends la main. Elle sourit, dévoilant ses dents parfaitement égales et blanches.
— Alors, on est d’accord.
Un frisson parcourt ma colonne vertébrale au moment où je prends l’argent. Quand on la regarde de près, elle est étrangement parfaite. Cécile s’allonge sur son lit et remet son bras en place, et je recule.
— Taylor, murmure-t-elle d’une voix déjà endormie.
— Quoi ?
J’ouvre la porte.
— N’oublie pas. Vingt et une heures. D’où je viens, si tu romps un accord, la punition n’est pas belle à voir.
— Tu viens de Long Island.
Je secoue la tête et je mets mon sac à dos sur mon épaule.
— Et je serai là.
Son ronflement de locomotive me suit dans le couloir.
— Allons-y.
Cécile porte un débardeur rouge et une minijupe noire. Et rien d’autre. Bien que l’automne soit arrivé en force la semaine dernière, Cécile ne semble pas se préoccuper du froid.
— Je croyais que je conduisais, protesté-je alors qu’elle se dirige vers le côté conducteur.
— Oui, mais pas avant la fin des fêtes.
Elle ouvre la porte.
— Monte.
J’ouvre la portière et je jette mon lourd sac à dos entre les sièges. Elle démarre la voiture, le moteur ronronne. Je crois qu’il est dans le coffre.
— Es-tu sûre de ne pas en vouloir ?
Elle sort une flasque en argent de la console centrale, prend une longue gorgée, puis me la tend. Je la dévisage.
— Tu conduis.
— Ça va aller.
Elle hausse les épaules et part en marche arrière, les pneus grincent pendant qu’elle recule. Je serre la poignée de la porte.
— Peur ?
Elle sourit, et c’est un vrai sourire. Je le sais parce qu’il ne dégage aucune chaleur.
— Allons à la fête en un seul morceau, d’accord ?
— Bien sûr que oui.
Elle sort du parking de la résidence et fonce trop vite sur Campus Drive. La voiture heurte le trottoir pendant une seconde, puis fait une embardée.
— Mon Dieu !
Je serre ma ceinture de sécurité d’une main et la poignée de la portière de l’autre.
— Ne t’inquiète pas. J’ai besoin de toi vivante.
Je jette un coup d’œil vers elle.
— Quoi ?
— Rien.
Elle rit.
— Je veux juste dire que j’ai besoin de toi vivante pour me ramener chez nous.
Mes doigts cherchent mon collier, touchent la pierre d’opale qui est la seule chose permanente dans ma vie.
— Tu as encore la gorge serrée ?
Elle se tourne vers moi pour me regarder alors qu’elle traverse le campus à toute vitesse ; sa main change les vitesses sans effort.
— Tu es nerveuse.
Je ramène ma main vers la ceinture de sécurité.
— Tu conduis comme une folle. Bien sûr que je suis nerveuse.
Son rire aigu me donne la chair de poule.
— Ne t’inquiète pas. On y est presque.
Elle a raison, la rangée de demeures géorgiennes apparaît à notre gauche, chaque fraternité étant décorée d’une grande enseigne en lettres grecques. Bien qu’on soit mardi soir, de la musique forte s’échappe de tous les autres bâtiments et beaucoup d’étudiants se promènent avec de grands gobelets rouges à la main.
Elle se gare en double file devant Omega Nu et coupe le moteur.
— Sois une bonne petite vierge et attends ici, d’accord ?
Elle sourit. Je veux le nier, mais cela ne sert à rien. C’est l’une de ses vannes préférées et ma réaction trahit la vérité chaque fois qu’elle me le dit. Elle sort une bouteille d’eau non ouverte de derrière son siège.
— Tiens, j’ai pris ça pour toi.
Je la saisis en haussant les sourcils jusqu’à la racine de mes cheveux. Cécile n’a jamais rien fait pour quelqu’un d’autre qu’elle-même.
— N’oublie pas de t’hydrater. J’aurai besoin de toi ce soir.
Elle regarde son visage dans le rétroviseur ; ses lèvres rouges sont toujours parfaites.
— Je reviens bientôt.
Pendant qu’elle sort, je range l’eau dans le porte-gobelet. Dès qu’elle claque la portière, je passe mon sac à dos à l’avant et je sors mon livre de chimie et mon ordinateur portable. L’habitacle étroit de la voiture de sport n’est pas le meilleur endroit pour faire ses devoirs, mais je préfère être