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Carnet De Campagne Du Colonel Trefcon 1793-1815
Carnet De Campagne Du Colonel Trefcon 1793-1815
Carnet De Campagne Du Colonel Trefcon 1793-1815
Ebook282 pages3 hours

Carnet De Campagne Du Colonel Trefcon 1793-1815

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« Un bon témoignage sur Hohenlinden où Trefcon participa comme sergent, sur la Bretagne où il fut exilé pour son attachement à Moreau, sur les guerres d’Espagne et de Russie, sur Waterloo (nombreux détails) et sur la vie d’un demi-solde. » p 164 - Professeur Jean Tulard, Bibliographie Critique Des Mémoires Sur Le Consulat Et L'Empire, Droz, Genève, 1971
LanguageEnglish
PublisherWagram Press
Release dateNov 2, 2011
ISBN9781908902115
Carnet De Campagne Du Colonel Trefcon 1793-1815

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    Carnet De Campagne Du Colonel Trefcon 1793-1815 - Colonel Toussaint-Jean Trefcon

    CARNET DE CAMPAGNE

    DU

    COLONEL TREFCON

    1793-1815

    PUBLIÉ PAR

    ANDRÉ LÉVI

    Avec un portrait en héliogravure

    This edition is published by PICKLE PARTNERS PUBLISHING

    Text originally published in 1892 under the same title.

    © Pickle Partners Publishing 2011, all rights reserved. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system or transmitted by any means, electrical, mechanical or otherwise without the written permission of the copyright holder.

    Publisher’s Note

    Although in most cases we have retained the Author’s original spelling and grammar to authentically reproduce the work of the Author and the original intent of such material, some additional notes and clarifications have been added for the modern reader’s benefit.

    TABLE DES MATIÈRES

    INTRODUCTION                 i

    CHAPITRE PREMIER                                                                            1

    LA 15e DEMI-BRIGADE- (1793-1803)

    Garde nationale de Saint-Quentin.—Sièges du Quesnoy.—Valenciennes et Condé.—Soldat à la 45e demi-brigade.—Séjour en Hollande.—Fourrier.—Au dépôt de la demi-brigade.—Je suis nommé sergent, puis sergent-major.—Ratisbonne.—Bataille de Hohenlinden.—Nous repassons le Rhin.—Démembrement de la demi-brigade.—Je suis promu sous-lieutenant aux grenadiers.—La demi-brigade devient le 15° régiment d'infanterie de ligne.                 

    CHAPITRE II 22

    LA GRANDE ARMÉE - 1807

    J'assiste au couronnement de l'Empereur et à la distribution des aigles.—Au camp volant.—Promenade militaire en Hollande.—Je suis nommé lieutenant.—Nous allons tenir garnison à Paris.—Mes pauvres habits blancs ! —Nous rejoignons la Grande Armée.—Combats de Passewalk et Anklam.—Bataille de Friedland.—Mon frère Pierre-Antoine y est tué.— Je tombe dangereusement malade et le bruit de ma mort arrive à Saint-Quentin.—Retour en France.— Convalescence.—La revue de l'Empereur.—Nous sommes désignés pour l'armée d'Espagne.—Je suis nommé capitaine aux grenadiers et je reçois la croix.

    CHAPITRE III 42

    ESPAGNE ET PORTUGAL - 1808-1809

    A la division d'élite Mouton—Combat de Médina del Rio Secco.—Tristes scènes de désordres et de pillages.—Séjour à Léon.—Bataille de Burgos.—Je reçois ma première blessure.—Combats de Pierros et de Carcabellos.—Combat et prise de la Corogne.—Une mission à Vigo, dont le retour est loin d'être agréable.—Bataille et prise d'Oporto.—Un bouquet de drapeaux.— Surprise d'Oporto. Je suis pris par les Anglais, mais je leur brûle la politesse.—Lugo.—Je rentre en France pour compléter le 4e bataillon.

    CHAPITRE IV 68

    Espagne - 1810 68

    A Rennes.—Impudente imposture du capitaine Goubet.—Son châtiment.—Je retourne en Espagne.— Nombreuses reconnaissances.—Siège et prise d'Astorga.—Je reçois deux blessures, mais je suis nommé chef de bataillon sur le champ de bataille.— Agréables infirmières.—Retour en France.—Longue convalescence.—Je passe au 56e de ligne.— Je conduis mon bataillon de Besançon à Amsterdam. En Hollande.—Voyage de l'Empereur et de l'Impératrice. Nous quittons la Hollande pour aller tenir garnison à Berlin.

    CHAPITRE V 83

    CAMPAGNE DE RUSSIE - 1812

    En route pour la Vistule.—Le passage du Niémen.—Opérations militaires du 2e corps.—Combat de Dünabourg.— Bataille de Polotzk.—Je reçois une balle dans le cou.—Je vais me faire soigner à Vilna.—La colonel Dalbignac et ses opérations. —Je suis nommé colonel d'état-major.—La retraite de la Grande Armée.—Episodes.—Arrivée à Marienbourg.—Chef d'état-major de la 2e division du 2e corps.—A travers la Prusse.—Arrivée à Berlin.—Mon frère Désiré, sa maladie et sa triste fin. — Mon entrevue avec le général Maison —Mes hésitations.—Le général Maison me prend comme chef d'état-major.

    CHAPITRE VI 101

    CAMPAGNE DE SAXE - 1813

    Le corps d'observation de l'Elbe. — Opérations de la division Maison pendant la campagne de 1813.—Combat d'Alvesleben.—Batailles de Bautzen et de Lutzen.—Mort de Duroc.—Combat de Hainau.—Entrée à Breslau.—Bataille de la Katzbach.—Belles promesses du général Maison.—Le colonel Roudier. — Bataille de Leipzig.—La retraite.—Passage de l'Elster.—Bataille de Hanau.— Mes déboires durant la campagne de Saxe.

    CHAPITRE VII  134

    CAMPAGNE DE FRANCE - 1814

    Chef d'état-major à la 3e division du 11e corps.—Opérations de cette division pendant la campagne de France.—Combat de Fère-Champenoise.—Je suis pris par un cosaque.—Mon entrevue avec l'empereur de Russie et le roi de Prusse.— On me prend mon épée.—Le convoi des prisonniers.—Bernadotte.—On m'échange contre un colonel saxon.—La chute de l'Empire.—Je viens me fixer à Paris.

    CHAPITRE VIII 157

    WATERLOO - 1815

    Le retour de l'Empereur—Je veux rejoindre l'armée royale mais j'arrive trop tard.—Mes hésitations.— Je suis nommé chef d'état-major de la division Bachelu corps d'armée Reille—Je rejoins l'armée.—Le 2e corps.—Bataille de Ligny.—Bataille de Waterloo.—La division Bachelu pendant la bataille.—Mon cheval est tué sous moi et je reçois un coup de mitraille.—La retraite.—Retour à Maubeuge. En non-activité.—Je sollicite vainement un emploi dans l'armée.

    PIÈCES JUSTIFICATIVES 180

    DETAIL DES SERVICES

    DETAIL DES CAMPAGNES

    DÉCORATIONS MILITAIRES

    ACTIONS D'ÉCLAT OU FAITS MÉRITANT D'ÊTRE RAPPELÉS

    EMPLOIS DANS LE CORPS D'ÉTAT-MAJOR

    LETTRES DE DÉSIRÉ TREFCON

    INTRODUCTION

    Il y a bien peu de soldats de la Révolution et de l'Empire qui, sachant tenir un crayon, n'ont pas confié leurs faits et gestes à leur carnet.

    Chacun narre à sa façon, simplement, sans forfanterie et comme la chose la plus naturelle du monde. C'est pour eux qu'ils ont écrit.

    Maintes fois, les moindres détails de la glorieuse époque ont été tracés; les plus petites parcelles de son histoire ont été soigneusement recueillies; seules, peut-être, les figures des modestes artisans de l'Epopée sont trop souvent laissées dans l'ombre.

    Il faut les montrer au grand jour, ceux qui furent à la peine, sans pouvoir, bien souvent, parvenir aux honneurs.

    Ces héros effacés et timides sentirent passer sur eux le souffle de la gloire. Comme tant d'autres, ils pouvaient espérer atteindre les étoiles ... La chute de l'Empire les brisa.

    Le colonel Toussaint-Jean Trefcon était de ces hommes-là.

    Trefcon réalisait assez bien le type classique, si l'on peut dire, que nous nous sommes tracé de l'officier de l'Empire.

    Grand, bel homme, spirituel et gai, son physique agréable se complétait d'un moral solide et d'un esprit réfléchi. Accessible à la pitié, témoin de grandes misères, il fit toujours preuve de la plus inlassable humanité.

    Comme il le dit lui-même, il était par-dessus tout loyal et franc. Ces deux belles qualités ne lui profitèrent pas beaucoup. Il s'attira de puissantes inimitiés et le chef d'état-major de la division Bachelu, grièvement blessé à Waterloo, le camarade de promotion de Marbot, en 1812, était encore et toujours colonel en 1831 !

    Toussaint-Jean Trefcon est né à Saint-Quentin le 11 avril 1776. Son père, mort jeune, laissait à sa femme une modeste fortune, bien vite ébréchée par l'éducation et l'instruction de quatre jeunes enfants.

    L'invasion de 1792 trouva le jeune Toussaint sur le point d'entrer dans une étude de notaire. Cette profession ne devait guère lui sourire, car, malgré ses seize ans, il s'engage dans la garde nationale de Saint-Quentin; il devait certainement se trouver aussi sous le coup de l'enthousiasme populaire. Cependant, quelques mois après, malgré sa rapide nomination au grade de sergent et la part prise à différents sièges, il retourne chez lui dès qu'il le peut.

    Il était même persuadé d'avoir payé sa dette à la patrie, lorsque la conscription de l'an VII l'oblige à devenir soldat. Trefcon à cette époque, était secrétaire à la mairie et cet emploi semblait lui plaire puisqu'il dit « qu'il ne se sentait aucune vocation pour le métier des armes. »

    Il choisit la 15e demi-brigade, où son frère aillé, Pierre-Antoine, est lieutenant quartier-maitre. Pour la rejoindre à Berg-op-Zoom, où elle tient garnison, il aura comme compagnon de route son frère jumeau Désiré.

    Cette fois le sort en est jeté, il sera et restera soldat.

    D'ailleurs, son enthousiasme se réveille rapidement. Nommé bien vite fourrier, et affecté au dépôt, il n'a plus qu'un désir, aller rejoindre ses camarades qui se battent de l'autre côté du Rhin. On l'y envoie, et c'est comme sergent qu'il prend part à la bataille de Hohenlinden.

    Bien que s'étant couverte de gloire pendant cette campagne, la Ise demi-brigade, devenue plus tard Ise régiment de ligne, reste confinée en Bretagne durant plusieurs années. « Elle était mal notée auprès du Premier Consul à cause de son attachement pour le général Moreau. »

    En 1807, 1e régiment est rentré en faveur puisque l'Empereur l'envoie rejoindre la Grande Armée. Trefcon, devenu lieutenant, est plein d'entrain. Il y a près de sept années qu'il ne s'est pas battu, et c'est énorme pour cette époque.

    La malchance qui semble présider à ses destinées, veut qu'il tombe gravement malade, juste la veille de la bataille de Friedland ! De plus, dit-il: « Je fis une perte immense en la personne de mon frère Pierre-Antoine Trefcon, capitaine au régiment, membre de la Légion d'honneur. »

    Il rentre en France pour achever sa guérison et, après une longue convalescence, part en Espagne, avec son régiment.

    Capitaine et décoré le même jour, Trefcon peut enfin guerroyer. Il assiste à la bataille de Burgos, où il reçoit sa première blessure, puis à la prise de la Corogne et à celle d'Oporto

    Grièvement blessé à l'assaut d'Astorga le 21 avril 1810, au moment où il enlevait une redoute à la tête de sa compagnie de grenadiers, il est nommé chef de bataillon sur le champ de bataille par Junot.

    Passé en cette qualité au 56e de ligne, il fait la campagne de Russie avec le corps d'armée du maréchal Oudinot .

    Une balle qu'il reçoit dans le cou à la bataille de Polotzk, le 1er août 1842, l'empêche de continuer la campagne. Sa convalescence est longue, on ne peut extraire la balle et il se trouve encore en Russie au moment de la retraite. Il est entraîné par le flot humain. « Nous fûmes confondus avec les autres et nous dûmes revenir pour notre compte personnel. »

    Nommé adjudant-commandant (colonel d'état-major) le 15 novembre 1812, c'est comme chef d'état-major de la division Maison qu'il fait la campagne de Saxe . Il est de toutes les affaires.

    Chef d'état-major de la division Amey pendant la campagne de France, Trefcon est fait prisonnier à la bataille de Fère-Champenoise. Échangé, il ne revient en France que pour se voir mis à la demi-solde.

    Pendant la première Restauration, Trefcon partage ses loisirs entre sa mère, à Saint-Quentin, et ses amis, à Paris.

    Il n'est pas riche et sollicite un emploi, qu'on ne lui donne pas d'ailleurs.

    Aussi lorsqu'il reçoit l'ordre, le 20 mars 1815, d'aller, enfin, rejoindre l'armée royale dans la Plaine Saint-Denis, il ne l'exécute pas avec grande hâte, puisqu'il arrive trop tard.

    Il se rend plus rapidement, le 31 du même mois, à Amiens, pour être employé en qualité de chef d'état-major de la 1re division d'infanterie du 'corps d'armée Reille.

    Il fait, avec ce corps, la courte et glorieuse campagne de Belgique. Il est à Ligny et à Waterloo. Il raconte cette dernière bataille avec beaucoup de détails; il y est blessé et a son cheval tué sous lui. Trefcon est de nouveau emporté par la vague des fuyards. Encore sous l'émotion intense du grandiose combat, pendant lequel, durant un instant, il commanda une division, le colonel Trefcon voit tout s'écrouler autour de lui...

    Il eut beau se rendre rapidement à Maubeuge et s'y tenir tranquille, écrire de longues lettres de soumission au ministre de la guerre, abandonner au Roi son traitement de la Légion d'honneur, protester de son attachement aux Bourbons, jamais il ne lui fut pardonné.

    Beaucoup d'autres étaient dans son cas, mais Trefcon avait un ennemi impitoyable, aujourd'hui tout puissant: Le lieutenant général Maison, gouverneur de Paris ! Son ancien général de 1813 !

    Quelle est l'origine exacte de cette haine ? Il est difficile de le savoir, Trefcon, dans son manuscrit, l'attribue uniquement à une violente opposition de caractères. Il est permis, toutefois, de supposer qu'il y eut autre chose entre ces deux hommes…

    Pendant de longues années, le colonel Trefcon sollicita la faveur d'être employé. « Je suis sans fortune et je n'ai ni patrimoine, ni économies, ayant toujours été malheureux, je n'ai rien pu épargner. Mon épée est ma seule fortune, sans elle je dois renoncer à la vie. »

    Trop fier pour accepter un emploi subalterne dans la vie civile, Trefcon attendit patiemment, dans une noble misère.

    Il mit à jour et compléta son carnet de campagne.

    Un ami très dévoué, le général comte Grundler, réussit à le faire réintégrer comme colonel dans le corps royal d'état-major, le 27 mai 1818. Trefcon était hors des atteintes de la faim, mais il allait gravir un long calvaire...

    Les états-majors les plus durs, les garnisons délaissées et lointaines lui furent toujours réservés. Finalement, on l'envoya en Corse.

    Constamment proposé pour le grade supérieur, Il ne put jamais l'atteindre. Trefcon était, en 1828, le plus ancien colonel de France.

    Resté veuf, avec un enfant, en 1825, après deux arcs de mariage, Trefcon désabusé, ayant besoin d'affection, songea à reconstituer son foyer.

    Le hasard lui fit rencontrer, étant en congé à Saint-Quentin, lune jeune veuve, n'ayant pour toute fortune que sa beauté, Mme Cécile Carpentier.

    Ambitieuse et coquette, elle eut bien vite captivé le mur du vieil officier, et n'eut pas grand peine à décider celui-ci au mariage. Leur union fut célébrée il Saint-Quentin le 25 avril 1831.

    La lime de miel fut de courte durée; lorsqu'il fallut rejoindre la lointaine garnison, Mme Trefcon refusa net d'y suivre son mari. Elle inventa mille prétextes, lui reprochant surtout d'être le plus ancien colonel de France !

    Le 31 août, Trefcon demandait sa mise à la retraite. Le lendemain, sa femme le quittait.

    Ce fut un coup terrible pour le vieux soldat qui avait sacrifié à cette femme ce qu'il avait de plus cher au monde, en quittant l'armée. Il ne put s'en consoler.

    Ses concitoyens eurent beau le nommer, en 1834, colonel de la garde nationale de Saint-Quentin, les rudes épreuves qu'il avait traversées durant ces dernières années, altérèrent fortement sa raison. On dut bientôt l'interner dans un asile d'aliénés.

    Le colonel Toussaint-Jean Trefcon ne mourut à l'asile de Charenton que le 15 février 1854 !

    André LÉVI.

    CARNET DE CAMPAGNE

    DU

    COLONEL TREFCON

    CHAPITRE PREMIER

    LA 15e DEMI-BRIGADE- (1793-1803)

    Garde nationale de Saint-Quentin.—Sièges du Quesnoy.—Valenciennes et Condé.—Soldat à la 45e demi-brigade.—Séjour en Hollande.—Fourrier.—Au dépôt de la demi-brigade.—Je suis nommé sergent, puis sergent-major.—Ratisbonne.—Bataille de Hohenlinden.—Nous repassons le Rhin.—Démembrement de la demi-brigade.—Je suis promu sous-lieutenant aux grenadiers.—La demi-brigade devient le 15e régiment d'infanterie de ligne.

    C'est en 1793 que je commençai mes premières armes, dans la garde nationale de Saint-Quentin. J'avais alors seize ans et demi.

    J'étais bien loin de penser que j'allais consacrer au métier militaire la presque totalité de mon existence.

    L'ennemi, à cette époque, rôdait sans cesse autour de la ville. Je n'entendais parler que des ravages qu'il causait dans nos campagnes et de la terreur qui empêchait les habitants de Saint-Quentin de s'éloigner des remparts. Il n'en fallut pas plus pour me décider à m'enrôler dans la garde nationale.

    J'étais bien jeune, comme je l'ai dit, mais cela ne m'empêcha pas d'être nommé, par mes camarades, sergent de canonniers.

    L'ennemi, qui était entré en France, venait souvent jusque sous nos murs, ce qui obligeait la garnison à faire de fréquentes sorties pour l'en éloigner.

    On envoyait toujours un détachement de canonniers de la garde nationale pour faire le service conjointement avec ceux de la ligne. Je faisais toujours partie de ce détachement, moins par curiosité, que pour me faire une idée de ce qu'était la guerre.

    Nous n'eûmes, d'ailleurs, qu'une seule petite affaire d'avant-poste sur la route du Tronquoy où nos hussards nous ramenèrent quelques prisonniers hongrois.

    Le 27 juillet 1794, on organisa un petit détachement composé d'un bataillon d'infanterie et d'une compagnie de canonniers, le tout pris

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