Discover millions of ebooks, audiobooks, and so much more with a free trial

Only $11.99/month after trial. Cancel anytime.

Elfrida Norsten
Le roi de Kidji
Ebook series2 titles

9-Le secret de la sarrasine

Rating: 0 out of 5 stars

()

About this series

Extrait
| De Melbourne, Elfrida avait écrit à M. Charlier pour lui demander l’hospitalité, en lui racontant succinctement ses aventures. Sa lettre arriva un matin où tout l’hôtel se trouvait en grand remue-ménage, la jeune Mme Charlier donnant ce jour même une soirée... On la remit aussitôt à M. Charlier père qui, en la lisant, laissa échapper de sourdes exclamations :
« Pauvre ami !... Pauvre petite !... Quelle aventure ! » Après un long moment de réflexion, il sonna et donna l’ordre qu’on avertît son fils de venir lui parler.
Depuis trois ans, le banquier, atteint d’une paralysie du côté gauche, avait cédé à un neveu son importante maison, dont Marcel, tout occupé de recherches scientifiques, ne se souciait pas d’assumer la direction... Chez ce brave garçon blond, de mine bonasse, on ne retrouvait rien de l’esprit d’initiative, de la décision, qui caractérisaient la nature paternelle. M. Charlier avait pour son fils unique une affection quelque peu despotique, et c’était lui qui avait décidé ce mariage avec Jeanne d’Esclampes, dont le caractère autoritaire, les goûts mondains, lui semblaient devoir contrebalancer l’indolence et la sauvagerie de Marcel.
– Je t’ai fait appeler, mon enfant, pour te faire part d’une nouvelle stupéfiante, expliqua le banquier. Tu te souviens, n’est-ce pas, de mon ami Valdemar Norsten ?
– Celui qui fut condamné pour l’assassinat de Mme Serdal, la sœur de Raymond de Faligny ?... Je le crois bien ! J’avais seize ans alors, et j’ai suivi dans les journaux les péripéties du procès avec d’autant plus d’intérêt que vous étiez appelé à témoigner en faveur de l’accusé... Celui-ci s’évada, et l’on n’en entendit plus parler, non plus que de sa fille... Je me souviens même fort bien de lui et de la petite Elfrida, qui furent nos hôtes pendant quelques mois, avant de s’installer en Provence.
– Eh bien ! je viens de recevoir une lettre d’Elfrida Norsten !
– Par exemple !... Depuis dix ans qu’ils n’ont pas donné signe de vie !
– Elle me raconte l’étonnante aventure qui leur est survenue... Norsten, avec sa fille et ses serviteurs, s’était embarqué pour la Nouvelle-Guinée. Arrivés là-bas, tous sont faits prisonniers par une peuplade de l’intérieur...|
 
LanguageFrançais
Release dateJan 6, 2020
Elfrida Norsten
Le roi de Kidji

Titles in the series (2)

  • Le roi de Kidji

    1

    Le roi de Kidji
    Le roi de Kidji

    Extrait | I – Maudite petite fille ! L’exclamation s’échappait des lèvres d’un jeune cavalier d’une quinzaine d’années, monté sur un joli petit cheval camarguais. Dans le sentier où il venait de s’engager, un énorme paquet de fleurs était tombé tout à coup sur les naseaux de l’animal qui, effrayé, se cabrait furieusement. Et son maître, tout en le contenant d’une main déjà ferme, apercevait au-dessus de lui, dans l’ouverture d’une tonnelle couverte de jasmins et de roses, un blanc visage d’enfant encadré d’une masse de cheveux blonds, soyeux et argentés – un visage délicat, et charmant, où brûlaient d’admirables yeux noirs, en ce moment éclairés de gaieté moqueuse. Un léger éclat de rire répondit au cri de colère du jeune garçon. – Vous êtes toujours aimable, monsieur Raymond de Faligny ! – Aimable pour une petite sotte qui cherche à me faire casser la tête ! Ah ! bien, par exemple ! Le teint blanc se couvrit soudainement de rougeur, les yeux devinrent sombres... Et la petite fille, se redressant, dit avec un accent de dédain singulier dans cette bouche d’enfant : – Je savais bien qu’il n’y avait pas de danger pour vous, car vous êtes bon cavalier. Mais je voulais vous faire mettre en colère, parce que vous détestez papa et moi ! Elle se tenait debout dans l’ouverture, en attachant sur Raymond un regard lourd de rancune. C’était une petite créature très fine, âgée d’une dizaine d’années. Son teint avait la blancheur froide des neiges immaculées. Mais quand une émotion agitait l’enfant, comme en ce moment, il devenait d’un rose délicat de fleur vivante. Les yeux et les cils noirs, les cheveux aux reflets d’argent achevaient de donner un charme étrange à cette physionomie, qu’il devait être difficile d’oublier, ne l’eût-on vue qu’une fois. Raymond, qui venait de mater définitivement son cheval, leva de nouveau vers la tonnelle un regard chargé d’orage. – Ah ! c’est ce que vous vouliez ? Eh bien ! il n’y a pas besoin, pour cela, de lancer des fleurs à la tête de mon cheval... car, en colère contre le docteur Norsten, je le suis tous les jours, puisqu’il est l’héritier, le descendant de Luc d’Anfrannes, le voleur... et qu’il détient lui-même ce qui m’appartient. – Menteur ! Menteur !...|

  • Elfrida Norsten

    2

    Elfrida Norsten
    Elfrida Norsten

    Extrait | De Melbourne, Elfrida avait écrit à M. Charlier pour lui demander l’hospitalité, en lui racontant succinctement ses aventures. Sa lettre arriva un matin où tout l’hôtel se trouvait en grand remue-ménage, la jeune Mme Charlier donnant ce jour même une soirée... On la remit aussitôt à M. Charlier père qui, en la lisant, laissa échapper de sourdes exclamations : « Pauvre ami !... Pauvre petite !... Quelle aventure ! » Après un long moment de réflexion, il sonna et donna l’ordre qu’on avertît son fils de venir lui parler. Depuis trois ans, le banquier, atteint d’une paralysie du côté gauche, avait cédé à un neveu son importante maison, dont Marcel, tout occupé de recherches scientifiques, ne se souciait pas d’assumer la direction... Chez ce brave garçon blond, de mine bonasse, on ne retrouvait rien de l’esprit d’initiative, de la décision, qui caractérisaient la nature paternelle. M. Charlier avait pour son fils unique une affection quelque peu despotique, et c’était lui qui avait décidé ce mariage avec Jeanne d’Esclampes, dont le caractère autoritaire, les goûts mondains, lui semblaient devoir contrebalancer l’indolence et la sauvagerie de Marcel. – Je t’ai fait appeler, mon enfant, pour te faire part d’une nouvelle stupéfiante, expliqua le banquier. Tu te souviens, n’est-ce pas, de mon ami Valdemar Norsten ? – Celui qui fut condamné pour l’assassinat de Mme Serdal, la sœur de Raymond de Faligny ?... Je le crois bien ! J’avais seize ans alors, et j’ai suivi dans les journaux les péripéties du procès avec d’autant plus d’intérêt que vous étiez appelé à témoigner en faveur de l’accusé... Celui-ci s’évada, et l’on n’en entendit plus parler, non plus que de sa fille... Je me souviens même fort bien de lui et de la petite Elfrida, qui furent nos hôtes pendant quelques mois, avant de s’installer en Provence. – Eh bien ! je viens de recevoir une lettre d’Elfrida Norsten ! – Par exemple !... Depuis dix ans qu’ils n’ont pas donné signe de vie ! – Elle me raconte l’étonnante aventure qui leur est survenue... Norsten, avec sa fille et ses serviteurs, s’était embarqué pour la Nouvelle-Guinée. Arrivés là-bas, tous sont faits prisonniers par une peuplade de l’intérieur...|  

Read more from Delly

Related to 9-Le secret de la sarrasine

Related ebooks

Romance For You

View More

Related categories

Reviews for 9-Le secret de la sarrasine

Rating: 0 out of 5 stars
0 ratings

0 ratings0 reviews

What did you think?

Tap to rate

Review must be at least 10 words