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Ebook series4 titles

Cahiers

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About this series

Mes jours à la citadelle parmi les cousins s’écoulent en une routine immuable entrecoupée de chasses, de bals et de visiteurs imprévus. Les Mac me couvent, les citadellins me dévisagent, les bêtes me désirent quand ils ne détestent pas. Le petit manoir est mon domaine, et Jeremy, mon refuge. Toujours, je note dans mes cahiers ces jours de l’après après. Reflets des derniers moments de notre monde qui se meurt, les mots de la page lèguent à ce futur incertain mon quotidien de sentiente au sein d’une meute de miliciens, plus hommes-loups que seigneurs. Moi qui ne désirait rien que de rejoindre la mer, vis maintenant pour ces jours tranquilles où je soigne l’infirme, travaille coude à coude avec les suivantes, chevauchent à travers la citadelle, me grise d’ambre, et s’endort repue dans les bras de mon loup. J’apprends. La patience en attendant que le petit Ali, dernier né des cousins Mac, grandisse. Le pardon pour les transgressions des hommes. Et la chasse.
Nuit 12 842
Nous nous sommes retirés dans nos quartiers à la grande demeure du lord. Que ces bals me pèsent ! Nous n’y sommes venus que parce que j’ai demandé à voir ma petite Maya et bébé Ali. Mère, père, nourrisson et suivante nous ont donc retrouvés ici, dans ce stupre déguisé en château. Si trois jours de cérémonies dans un quelconque manoir suintant de sphères pestilentielles sont paiement pour ces heures passées auprès de mes deux petits, comment refuser ?

Bal
Si l’ivresse ne t’envahissait pas, l’aurais-tu approché, ma jolie ? Oui, bien évidemment, je n’en ai aucun doute. Il est plus que temps que je tue un homme. Dans le monde de l’avant, combien de jours s’écoulaient sans qu’une personne en assassine une autre ? Dans l’après, vols, viols et meurtres font partie de nos dizaines. Si j’ai volé par nécessité et amusement, j’ai de toujours évité et de commettre et de subir la souillure. Il ne me reste qu’à décider de la tuerie. Le bourreau de Maya sûrement le mérite.
Je danse avec tous les hommes dont je peux percevoir la sphère. Je valse sous les regards furibonds de la meute. Je me déhanche entre des bras dont le contact me répugne. Je m’étourdis à la proximité de ces corps et de ces sphères tantôt avides, tantôt puantes, certaines carrément pestilentielles. Embuée par l’ambre, je virevolte à la recherche de ma victime.

Jour 12 861
« Trica! »
De prime abord, je ne reconnais pas la voix qui m’interpelle et fait mine de ne pas entendre.
« Trica! »
Je me souviens pourtant de ce timbre rocailleux et un peu lent. Il n’appartient pourtant pas à la meute ni à un citadellin de mes connaissances.
« Trica! »
La reconnaissance tarde à venir. Des milliers de jours, des milliers de pas plus à l’est se sont écoulés depuis j’ai entendu mon nom déclamé avec cette tonalité. Je me suis arrachée à l’étreinte d’Isobel et retournée brusquement. « Tristan ! » Mon presque-frère !
Du côté opposé de l’avenue, mon Tristan me sourit. Comme il marque ses gestes d’une même lenteur que sa parole, je crains que les milices qui m’entourent ne décident de mettre fin à l’enthousiasme de Tristan. Oh, elles se montrent très discrètes, soit, car faisant mine de ne pas me surveiller, mais miliciens tout de même (ou pire, puisque substituts des cousins).
Pour prévenir l’intervention de la force armée donc, je m’élance au travers la chaussée et me précipite dans ses bras. Halte-là, gardiens, il est avec moi ! « Tristan ! Comment ? Pourquoi ? »
Nous parlons et rions l’un par-dessus l’autre. Isobel nous rejoint finalement et elle sourit de me voir si émue.
« Isobel, ma tendre amie. Voici Tristan. » Mon presque-amour. À la grande cité, Tristan, des milliers de jours mon aîné, collectionnait les livres, distraction que je ne comprends pas. À la grande cité où j’ai failli perdre sphère, raison, corps et âme, fidèle à ma vocation, je traquais et reproduisais les livres, occupation que Tristan persiste à ne pas concevoir.

LanguageFrançais
PublisherTrica C. Line
Release dateJun 3, 2014
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Titles in the series (4)

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    1

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    Moi, Trica, je tente de survivre dans le monde de l’après après. Sentiente récalcitrante, cheminant entre les peuples, témoin des perversions d’un monde qui se meurt, je recopie les livres que je trouve pour offrir à ceux qui viendront après les écritures de l’avant. Je m'étourdis des pensées des autres en attendant de rejoindre la mer pour m’y perdre Mes cahiers racontent ma rencontre avec Jeremy Mac. Seigneur, milicien, chasseur, vagabond, Jeremy Mac dirige la lignée des cousins Mac selon le code d’honneur, souvent obscur, des cousins Mac. Jour 12045 : Ces jours passés chez la vieille m’aident à récupérer, cette folle pense tout ce qu’elle dit et dit tout ce qu’elle pense. En retournant à la cabane, je vois trois hommes entrer dans la cuisine. Par réflexe, je relève mon capuchon et le tire pour cacher mes yeux... Jour 12070 : Depuis combien de temps le barbu et le vieux me dévisagent-ils sans bouger depuis l’embrasure? Je déteste être prise par surprise. Ces hommes n’ont aucune pensée. Qu’importe puisque c’est dans les deux sens, je suis aussi étrangère pour eux qu’ils le sont pour moi. Je déteste les hommes de milord Mac... Jour 12077 : Invitée au manoir Mac, la vieille est devenue malade de trop de douceurs sucrées sans doute. Je touche son front et suis surprise de le sentir brûlant. Impossible de quitter le manoir Mac. La tête me tourne aussi, je n’ai pourtant mangé ni sucrerie ni champignon. Je tourne la tête et fixe Jeremy. Il fronce les sourcils et jure entre ses dents. Quelle grossièreté! Je sens son souffle sur ma peau. C’est chaud mais frais. Étrangement plaisant. Je ferme les yeux et tend mon visage... Jour 12088 : Mon cocon de fièvre s’effrite. Dommage, aucune pensée ne pouvait y pénétrer. La vieille a survécue, six du village sont morts. Aucun des hommes de milord Mac n’a été atteint... 41e jour : Elle n’est pas folle, pense Jeremy. C’est lui qui est fou. Parce qu’il la laisse partir. Parce qu’il a peur. Pour une première fois, il a peur... Jour 12093 : La foudre m’a réveillée. Je découvre Jeremy assis sur un banc près de moi, ne dort-il jamais? Je sors en courant et un mur d’eau s’abat moi. Le pommier est en feu. Le bruit du toit de la cabane qui s’effondre nous fait nous retourner. Terre damnée, mes cahiers et mes livres!...

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    2

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    Moi, Trica, je tente de survivre dans le monde de l’après-après. Sentiente récalcitrante, cheminant entre les peuples, témoin des perversions d’un monde qui se meurt, je recopie les livres que je trouve pour les léguer au futur qui s’éteint. Je m’étourdis des pensées des autres en attendant de rejoindre la mer et de m“y perdre. Mes cahiers racontent ma vie à la citadelle avec Jeremy Mac et ses cousins. Mac dirige la lignée des cousins Mac selon le code d’honneur, souvent obscur, des cousins Mac. Seigneurs, miliciens, chasseurs et vagabonds, je ne peux percevoir ces hommes qui m’hébergent. Que leur offrir en échange de tout? Jour 12178 : Quand le grand corps roule sur le côté, me libérant enfin, je remets mon gant sans regarder ni l’homme ni la bague. Je dois forcer pour réussir à l’enfiler. Je pars comme je suis arrivé, en maudissant milord Mac et ses hommes. Avait-il besoin d’une bague pour m’identifier à lui? Jour 12201 : Je dépose ma mine et fais le tour de la pièce des yeux. Comment transposer en mots ce que je ressens dans cette demeure? Nous ne sommes arrivés que depuis une dizaine et déjà, j’y ai trouvé un refuge... Jour 12202 : Seule au sein du groupe, une petite sphère luit d’amusement véritable. Un petit bouton de femme au visage de poupée fardée à outrance me dévisage ouvertement. Tiens, tiens, elle est un peu comme moi, elle, avec une perception toute faible, sait-elle qu’elle est sentiente? Nombreux sont les sentients qui se croient simplement intuitifs... Jour 12203 : Trois heures de marche dont je suis revenue enchantée. Jeremy m’a servi de guide pour la visite. Nous avons parcouru l’avenue jusqu’à la deuxième porte. Que de demeures cossues! Quelques passants l’ont salué d’un signe de tête, mais aucun ne s’est attardé. Mon déguisement est parfait et, le visage caché par le rebord de feutre d’un vieux chapeau prêté par Cline, ils m’ont pris pour une milice... 26e nuit à la citadelle : Il la sent prête à fuir, son indomptable Trica. Malgré ses livres qui l’accaparent. Malgré ses cahiers qui l’apaisent. Malgré la citadelle qui la fascine. Malgré la meute qui la protège. Malgré lui qui lui donnerait les lunes et le monde qu’elles illuminent. Quand ses rêves l’emportent, sur son corps il voit les traces apparaître au cœur de la nuit. Ses cicatrices que l’eau a lavées se font et se défont sans qu’elle s’éveille. Il veut tout, mais ne sera pas son bourreau... Jour 12262 : Une première pensée égoïste. Je ne verrai pas la mer. Une seconde. Je vais mourir dans les douleurs. Voir la mer et en mourir, telle était mon destin. L’attaque sournoise du loup m’a volé mon destin. La colère monte. Je veux crier. Tuer le loup. Couper le fruit. Percevrais-je enfin sa sphère dans son ultime moment?

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    3

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    Après mon séjour réticent au petit manoir du village, berceau de la meute Mac, le grand manoir de la citadelle m’a vu reposé et exalté tout à la fois. Jeremy m’a faite sienne à la sienne, en imprégnant ma chair de son désir. Les marques que milord Jeremy Mac a tracé dans mes paumes, scellant notre union−ou plutôt nos unions, puisqu’il m’a faite sienne quand j’ai pansé et réchappé son cousin, puis encore à la mort des fruits−pulsent et diffusent une langueur lancinante au travers de mon corps. Moi qui peux soigner d’une caresse, moi que l’eau vive purifie et guérit, moi qui de toujours avance seule, je ne peux effacer la sensation de ces coupures qui me lient à lui. Oh, les cicatrices ont disparu depuis longtemps, mais le lien qui nous unit demeure. Et puis, n’avons-nous pas passé un accord, le loup et moi ? Être sentience, mais ne pas pouvoir lire dans sa sphère, voilà le vrai drame pour moi. Moi, Trica, je tente de survivre dans le monde de l’après-après. Sentiente récalcitrante, cheminant entre les peuples, témoin des perversions d’un monde qui se meurt, je copie les livres que je trouve pour les léguer au futur qui s’éteint. Je m’étourdis des pensées des autres en attendant de rejoindre la mer et de m’y perdre. Mes cahiers racontent ma vie à la citadelle avec Jeremy et ses cousins. L’homme-loup, qui n’a de la bête que le nom, dirige la lignée des cousins selon le code d’honneur, souvent obscur, des Mac. Seigneurs, miliciens, chasseurs et vagabonds, je ne peux lire ces hommes qui m’hébergent. Que leur offrir en échange de tout ? Jour 12 505 J’ai passé le zénith chez les cousines qui m’ont coiffée, maquillée et parfumée. Moi qui déteste quand Jeremy me traite en fragile figurine de verre, je consens à tant d’attention, sachant qu’elle ne sera qu’éphémère. Leur enthousiasme amusé devant l’excitation des frères quand elles me dévoilent, oh bien innocemment, pour appliquer poudres et fards, cet élan de désir qu’ils ont dans le regard en me regardant, elles s’en réjouissent. Je sais que les frères reviendront ce soir s’assouvir auprès d’elles. Et elles m’ont assuré, avec beaucoup de délicatesse, m’être reconnaissantes pour ce bouillonnement des frères dont elles profitent grâce à moi. Malgré tout, je ne peux m’empêcher d’en être effarouchée. Une des nombreuses pratiques de la meute dont je n’écrirai rien. Puisqu’il le lirait. Notre échange stipule que nous ne prendrons pas d’amants. Que lui et moi. Mais l’accord a été long à écrire. Et encore, il demeure fragile, mes rêves d’évasion se heurtant à ses inquiétudes. Mon Jérémy est-il allé quelques fois avant l’écrit assouvir auprès de quelques autres son désir de moi ? Je veux la liberté de mes mouvements, non pas pour me perdre dans d’autres bras, mais pour m’étourdir dans la citadelle et ses forêts avoisinantes. Et maintenant que l’échange nous contraint tous les deux, assouvira-t-il avec moi ce désir des autres ? Je tourne et retourne mes inquiétudes dans ma tête. Je sais ma fragilité momentanée, en partie causé par le sang qui coulera dans deux jours. Jeremy m’en avait prévenu ce matin, et pour ces choses, mon loup ne s’est pas encore trompé. Je prendrai ce cycle de femelle comme cause de mon désarroi et tiendrai mon homme à distance. Qu’il ne me sente pas penser. Je ne veux pas tout. Je ne veux rien de moins que leur bonheur. Comment une femme seule peut-elle rendre toute une meute heureuse ? Aucune ne peut, moi moins que les autres puisque je me hérisse quand ils me couvent trop. Ne devraient-ils pas être accompagnés de femelles qui veilleraient à leurs désirs ? Une ou des femelles qui donneraient tout. Ne me revient-il pas de compenser mes manques ? Plusieurs femmes manifestent leur intérêt aux bals où nous allons, sûrement je pourrais trouver des concubines, maitresses, amoureuses ou épouses pour les combler. Une partenaire parfaite pour Jeremy. Je devrai le quitter, bien sûr. Qu’il s’assouvisse d’une autre près de moi me chagrinerait trop.

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    Mes jours à la citadelle parmi les cousins s’écoulent en une routine immuable entrecoupée de chasses, de bals et de visiteurs imprévus. Les Mac me couvent, les citadellins me dévisagent, les bêtes me désirent quand ils ne détestent pas. Le petit manoir est mon domaine, et Jeremy, mon refuge. Toujours, je note dans mes cahiers ces jours de l’après après. Reflets des derniers moments de notre monde qui se meurt, les mots de la page lèguent à ce futur incertain mon quotidien de sentiente au sein d’une meute de miliciens, plus hommes-loups que seigneurs. Moi qui ne désirait rien que de rejoindre la mer, vis maintenant pour ces jours tranquilles où je soigne l’infirme, travaille coude à coude avec les suivantes, chevauchent à travers la citadelle, me grise d’ambre, et s’endort repue dans les bras de mon loup. J’apprends. La patience en attendant que le petit Ali, dernier né des cousins Mac, grandisse. Le pardon pour les transgressions des hommes. Et la chasse. Nuit 12 842 Nous nous sommes retirés dans nos quartiers à la grande demeure du lord. Que ces bals me pèsent ! Nous n’y sommes venus que parce que j’ai demandé à voir ma petite Maya et bébé Ali. Mère, père, nourrisson et suivante nous ont donc retrouvés ici, dans ce stupre déguisé en château. Si trois jours de cérémonies dans un quelconque manoir suintant de sphères pestilentielles sont paiement pour ces heures passées auprès de mes deux petits, comment refuser ? Bal Si l’ivresse ne t’envahissait pas, l’aurais-tu approché, ma jolie ? Oui, bien évidemment, je n’en ai aucun doute. Il est plus que temps que je tue un homme. Dans le monde de l’avant, combien de jours s’écoulaient sans qu’une personne en assassine une autre ? Dans l’après, vols, viols et meurtres font partie de nos dizaines. Si j’ai volé par nécessité et amusement, j’ai de toujours évité et de commettre et de subir la souillure. Il ne me reste qu’à décider de la tuerie. Le bourreau de Maya sûrement le mérite. Je danse avec tous les hommes dont je peux percevoir la sphère. Je valse sous les regards furibonds de la meute. Je me déhanche entre des bras dont le contact me répugne. Je m’étourdis à la proximité de ces corps et de ces sphères tantôt avides, tantôt puantes, certaines carrément pestilentielles. Embuée par l’ambre, je virevolte à la recherche de ma victime. Jour 12 861 « Trica! » De prime abord, je ne reconnais pas la voix qui m’interpelle et fait mine de ne pas entendre. « Trica! » Je me souviens pourtant de ce timbre rocailleux et un peu lent. Il n’appartient pourtant pas à la meute ni à un citadellin de mes connaissances. « Trica! » La reconnaissance tarde à venir. Des milliers de jours, des milliers de pas plus à l’est se sont écoulés depuis j’ai entendu mon nom déclamé avec cette tonalité. Je me suis arrachée à l’étreinte d’Isobel et retournée brusquement. « Tristan ! » Mon presque-frère ! Du côté opposé de l’avenue, mon Tristan me sourit. Comme il marque ses gestes d’une même lenteur que sa parole, je crains que les milices qui m’entourent ne décident de mettre fin à l’enthousiasme de Tristan. Oh, elles se montrent très discrètes, soit, car faisant mine de ne pas me surveiller, mais miliciens tout de même (ou pire, puisque substituts des cousins). Pour prévenir l’intervention de la force armée donc, je m’élance au travers la chaussée et me précipite dans ses bras. Halte-là, gardiens, il est avec moi ! « Tristan ! Comment ? Pourquoi ? » Nous parlons et rions l’un par-dessus l’autre. Isobel nous rejoint finalement et elle sourit de me voir si émue. « Isobel, ma tendre amie. Voici Tristan. » Mon presque-amour. À la grande cité, Tristan, des milliers de jours mon aîné, collectionnait les livres, distraction que je ne comprends pas. À la grande cité où j’ai failli perdre sphère, raison, corps et âme, fidèle à ma vocation, je traquais et reproduisais les livres, occupation que Tristan persiste à ne pas concevoir.

Author

Trica C. Line

About twenty-five years ago, I had to decide on a career path. My choices? Engineering or literature. I’ve been an engineer since then, thinking writing could keep until I retire. Obviously it couldn’t. Lately my days are (very) unevenly occupied by family life with my three lovely girls, regular day-job, writing, reading, going to the gym and as of late, traveling.

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