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Le secret des druides (Druides, Fidèles et Confrérie t.2): Druides, Fidèles et Confrérie, #2
Le secret des druides (Druides, Fidèles et Confrérie t.2): Druides, Fidèles et Confrérie, #2
Le secret des druides (Druides, Fidèles et Confrérie t.2): Druides, Fidèles et Confrérie, #2
Ebook367 pages4 hoursDruides, Fidèles et Confrérie

Le secret des druides (Druides, Fidèles et Confrérie t.2): Druides, Fidèles et Confrérie, #2

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About this ebook

Retrouve Lehnaë, Ewen, Hywel et Ynir dans la suite de leurs aventures !

 

La clé des druides dans les mains de Lehnaë, l'avenir d'Ewen et de son peuple est menacé. Il se retrouve piégé et est contraint de s'allier à la chasseuse de tête pour protéger les siens.

Alors qu'ils fuient tous les deux la capitale, Ynir élabore un plan perfide pour retrouver et éliminer ses ennemis. C'est sans compter l'aide de son plus fidèle Chevalier, Hywel, prêt à tout pour ramener sa bien-aimée dans ses bras et venger sa trahison.

 

Magie, alliances, secrets et découvertes inattendues rythment ce deuxième tome de la trilogie épique !

LanguageEnglish
PublisherL.N. Winter
Release dateSep 5, 2025
ISBN9782494185654
Le secret des druides (Druides, Fidèles et Confrérie t.2): Druides, Fidèles et Confrérie, #2

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    Le secret des druides (Druides, Fidèles et Confrérie t.2) - L.N. Winter

    Le secret des druides

    Druides, Fidèles et Confrérie

    Tome 2

    L.N. Winter

    Tous droits réservés

    Copyright © 2022 L.N Winter

    « Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayant droit ou ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. »

    Ce livre est une fiction. Par conséquent, toute ressemblance avec des situations réelles ou avec des personnes existantes ou ayant existé serait totalement fortuite. Les autres noms, personnages et lieux sont issus de l’imagination de l’auteur.

    Les erreurs qui peuvent exister sont le fait de l’auteur.

    Crédits

    Couverture @ Hannah-Sternjakob-Design.com

    Relecture et correction du texte @ Delphine Rousseau

    Édité par L.N Winter

    Seine Saint-Denis (93)

    ISBN : 9782494185654

    Dépôt légal : décembre 2022

    Première édition : décembre 2022

    TW : cette œuvre contient des scènes pouvant heurter ta sensibilité, notamment des scènes de torture.

    GLOSSAIRE

    Nouveaux dieux ou dieux priés par les fidèles

    Adelorhïs : dieu du pardon, de la richesse intérieure et extérieure et de la fidélité. Il forme un trio avec les deux autres divinités du nouveau panthéon. Il est considéré comme le plus puissant de ces trois dieux. La ville qui lui est attribuée est la capitale de Méléria, Adelorhia. Il est représenté par un homme fin, imberbe et sans aucune ride. Il tient généralement une sphère blanche marquée par trois points lumineux qui représentent l’égalité et la fraternité entre les trois dieux, ainsi que tous les fidèles. Son attribut peut juste être une boule possédant trois points éclatants.

    Malarïs : seule déesse du nouveau panthéon. Divinité de la fécondité et de la maternité, elle donne aux femmes le désir de porter un enfant et de fonder une famille, afin qu’il y ait de plus en plus de fidèles dans Méléria. Elle est représentée par une femme au ventre rond, signe de sa fécondité constante. Elle porte souvent une robe rouge, qui fait référence à la douleur de l’accouchement, puis au bonheur d’enfanter. Autrement, son attribut est un pendentif avec une femme tenant un bébé dans ses bras.

    Yonïres : dieu de la séduction, c’est le plus charmant du nouveau panthéon. Représenté par un homme musclé, le regard charmeur et le sourire à faire fondre, il est prié pour amener l’amour dans le lit des fidèles. Il est le seul des divinités à ne pas avoir de réel attribut.

    Anciens dieux ou dieux druidiques

    Aëlyen : dieu des sources, il est en lien avec tout ce qui touche à l’eau. Il régule le courant, peut créer des torrents, contrôler la pluie. Cependant, il ne peut pas former celle-ci, seul Naëlwen en est capable. Il n’entre pas en contact non plus avec les autres entités de la nature, comme les végétaux, la terre, etc. Il est représenté par un homme grand, presque imberbe et avec un visage de jeune garçon. Il illustre l’imprévisibilité et la passion. L’attribut qui lui est associé est une boule d’aigue-marine entourée de branches de cristal très fines.

    Hyleïn : déesse de la justice chez les druides, elle est appelée pour régler les conflits lorsqu’il y en a et permet l’équilibre des créatures de la nature. Représentant la droiture, le respect et l’égalité, elle est souvent associée à une femme aux cheveux bouclés et roux et au regard perçant. Son attribut est une statuette représentant une jeune femme ayant les mains liées et la plupart du temps peinte en cuivre.

    Milwyn : déesse de la protection, elle défend les foyers et les personnes qui croient en elle. Elle représente l’amour, la bienveillance et la sécurité. Son attribut est une feuille de pommier sculptée dans du bois de pommier, qui peut être de différentes tailles. Elle est personnalisée comme une jeune femme de taille moyenne, un sourire doux sur les lèvres, un visage fin et un corps mince.

    Naëlwen : dieu de la nature, il est le plus important de l’ancien panthéon. Il est en mesure de communiquer avec tous les êtres de la nature, de les soigner afin de leur redonner vie. Il peut amener la pluie, comme le beau temps. Il est représenté par un homme de grande taille, les cheveux longs, une petite barbe sur le visage et un corps musclé. Il met en avant la fraternité, la renaissance et la beauté.

    Statuts

    Adepte : troisième rang de la Confrérie. Personne choisie pour promulguer la bienveillance des nouveaux dieux dans tout Méléria et qui est la plus en contact avec la population. Les Adeptes sont proches des habitants, ils sont les oreilles auxquelles se confient les fidèles. Ils sont le plus souvent dans les temples et dans les rues des grandes villes. Ils portent une robe marron qui couvre l’entièreté de leur corps et dont les manches sont mi-longues.

    Chasseur de tête : personne engagée par quelqu’un pour tuer, en échange d’une somme conséquente.

    Chevalier : deuxième rang de la Confrérie. Les Chevaliers ont pour mission de protéger les fidèles, de trouver les croyants des anciens dieux et de les ramener auprès de leur Tout Puissant. Ce qui se passe ensuite est mis sous silence. Ils sont là pour éliminer le danger s’il y en a. Leur habit est constitué d’un pantalon noir et d’une tunique noire, agrémentée d’une ceinture pour leurs armes. Leurs bottes sont également noires.

    Confrérie : groupe formé de trois rangs : les Adeptes, les Chevaliers et les Tout Puissants. Les Adeptes étant au bas de l’échelle, les Tout Puissants en haut. La Confrérie veille sur les fidèles, toutes les personnes qui prient les nouveaux dieux. Elle fait la chasse aux druides en silence et empêche les croyances des anciens dieux d’exister.

    Trois couleurs caractérisent les classes de cette grande famille : marron (Adepte), noir (Chevalier), mauve (Tout Puissant). Elles ne doivent être portées sous aucun prétexte par les habitants de Méléria, au risque d’être arrêtés et jugés.

    La Confrérie n’accepte aucune femme en son sein, sauf les domestiques. Toutefois, une femme peut se marier avec l’un des membres. Seuls les Adeptes sont exclus du mariage. Dans ce cas, l’épouse loge dans la demeure du Tout Puissant pour lequel le Chevalier travaille. Chaque membre de la Confrérie est affilié à un Tout Puissant et vit avec lui, dans la ville qu’il dirige.

    Pour faire partie de la Confrérie, il faut entrer dans l’école de la Confrérie, située dans une ville nommée Maliria. Les enfants peuvent y rentrer très jeunes. Ils sont éduqués par les Tout Puissants qui dirigent la ville et l’école, ainsi que des Adeptes et des Chevaliers professeurs. En fonction de leurs vœux et de leurs aptitudes, ils deviennent soit un Adepte, soit un Chevalier, soit un Tout Puissant.

    Druide : être magique qui a le pouvoir de soigner grâce aux potions à base de plantes qu’il est en mesure de préparer. Sa magie confère aux végétaux des vertus plus importantes qu’une plante lambda et qui sont donc plus bénéfiques pour les personnes qui en profitent. Un druide est un être de la nature et protecteur de celle-ci. Les druides les plus puissants peuvent entrer en contact avec les anciens dieux et n’ont pas forcément besoin de plantes pour soigner certains maux, leurs mains suffisent. Parfois, ils peuvent soigner leur propre corps par la pensée.

    Fidèle : croyant des nouveaux dieux et de la Confrérie. Il n’a aucun pouvoir, contrairement aux druides, il respecte et adore les Tout Puissants qui veillent sur lui. La plupart des fidèles ont peur des druides à cause de leur magie. Ils croient qu’un druide qui devient fidèle est purifié et n’est donc plus nuisible. Une croyance apportée par la Confrérie afin de les amener à dénoncer des non-fidèles qu’ils soupçonneraient d’être druides. Pour les fidèles, les druides jugés par les Tout Puissants sont pardonnés par Adelorhïs et se convertissent, ou bien ils quittent Méléria afin de ne pas perturber la population.

    Haut-placé : personne de haut statut, qu’on pourrait qualifier de noble. Les hauts-placés sont très proches de la Confrérie et sont bien plus protégés que les paysans. En général, un haut-placé possède un domaine avec plusieurs hameaux de villages.

    Tout Puissant : personne qui dirige la Confrérie et les fidèles. Chaque Tout Puissant possède un pouvoir qui lui est spécifique et qui est souvent de même nature : faire du mal à l’intérieur du corps. Par exemple, Ynir, le Tout Puissant d’Adelorhia, peut briser des os par un simple toucher. Le Tout Puissant est la personne la plus importante de Méléria. C’est elle qui donne les ordres et qui fait en sorte que la paix règne dans le pays. Les Tout Puissants les plus importants sont répartis dans les trois plus grandes villes de Méléria : un dirige Adelorhia, la capitale, deux Maliria et un Yonïlaris. Quand un Tout Puissant meurt, un autre est désigné. Pour cela, il doit avoir les aptitudes d’un grand chef. Seuls les garçons qui possèdent le pouvoir d’un Tout Puissant peuvent en devenir un. Les autres, s’ils rentrent dans la Confrérie, ne peuvent accéder qu’au titre d’Adepte ou de Chevalier.

    La tenue du Tout Puissant est constituée d’une robe mauve à manches longues et d’une petite broderie différente en fonction des Tout Puissants. La robe d’Ynir est brodée d’un cercle blanc, référence au dieu Adelorhïs.

    Produits inventés

    Erneïs : plante druidique capable de soigner toutes sortes de maladies, même les plus graves. Seuls les membres du Conseil des druides sont en mesure de l’utiliser pleinement, car ils sont très puissants. Toute seule, cette fleur est un objet de décoration. C’est une fleur rose tachetée du même marron que les écorces des chênes. Elle ressemble à une marguerite. Elle change de couleur quand elle est utilisée par les druides et devient jaune miel avec des billes oscillant entre l’argent et l’émeraude sur ses pétales.

    Galiadore : plante qui peut devenir toxique si elle est prise en trop grande quantité et à intervalles réguliers. Elle a des effets psychotiques et conduit à des migraines insupportables et des problèmes au cœur. Celui-ci peut lâcher si la victime est dépendante de la galiadore.

    Gelïs : plante capable de contrer les effets de la galiadore, lorsque ceux-ci n’atteignent pas un stade trop élevé. Elle possède des feuilles fines et d’un jaune vif.

    Yonïrite : l’un des plus puissants poisons de Méléria. Il permet d’endormir les esprits afin de leur faire croire n’importe quoi et de les rendre obéissants. Cette drogue est utilisée par les Tout Puissants pour convertir des non-fidèles non-druides à la nouvelle religion. Elle peut rester plusieurs mois dans le corps et quand elle est évacuée, la victime est entièrement convertie et n’a qu’une envie : prier les nouveaux dieux.

    Ce poison est inefficace sur les druides à cause de leur magie.

    Son nom provient du dieu de la séduction, car elle séduit n’importe qui. La plante qui contient ce venin est présente en grande majorité dans les champs, elle est considérée comme une mauvaise herbe.

    dague sur laquelle s'enroule une feuille

    Chapitre 1

    Lehnaë

    Il ne bougeait pas et me fixait comme si j’étais son pire cauchemar. J’aurais pourtant parié qu’il allait me sauter dessus et m’attaquer jusqu’à ce que je lui dise ce que j’avais fait de sa clé.

    Reprenant mes esprits, je le pris par le bras et le tirai jusqu’à la première pièce qui me tomba sous le nez. Se trouvant en parallèle de la salle de bal, c’était en réalité un long couloir qui menait aux cuisines et qui n’était emprunté que par les domestiques.

    Je parcourus la moitié du lieu jusqu’à ce qu’une pression m’arrête. Je me retournai. Le jeune homme, déphasé quelques secondes auparavant, avait, semblait-il, repris ses esprits.

    Rejetant ma main avec violence, il plaça en position de défense. Je l’observai, me demandant à quoi il jouait.

    — Qu’est-ce que vous allez me faire ? cracha-t-il, la voix tremblante. Où m’emmenez-vous ?

    Je ne le savais pas moi-même. J’avais agi sous un ordre direct de mon esprit, à savoir : ne pas nous faire prendre par Hywel ni le Tout Puissant. Le passage dans lequel nous étions paraissait être le lieu idéal pour converser. Et tuer.

    Des lampes en acier, accrochées de chaque côté du mur, voilaient nos corps d’un halo au teint du crépuscule. Aucune fenêtre n’était incrustée dans les pierres, celles-ci, épaisses, protégeaient nos voix des oreilles indiscrètes.

    Le seul problème était la venue du personnel de maison. À cette heure-là, ils s’affairaient en cuisine, toutefois, ils n’allaient pas tarder à commencer leur ronde pour servir les invités.

    Soit ils passeraient par les pièces principales, ce qui était rare, soit ils emprunteraient le chemin dans lequel je me trouvais avec mon guérisseur.

    La deuxième option étant la plus probable, j’aurais à me justifier. Quoi leur dire ? Que je forniquais avec un invité à l’écart de tous ?

    Ma mère allait m’assassiner si elle entendait de la bouche de l’un de ses subalternes que sa fille turbulente s’amusait avec un homme qui n’était pas Hywel. Quant au Chevalier, il ne s’en remettrait pas.

    D’un côté, ça ferait un merveilleux sujet de discussion. La honte peignerait le visage de ma douce maman et je ne parlais même pas du regard mortel que me jetterait Loeiza.

    Bon d’accord, entrer dans ce couloir n’avait peut-être pas été une si bonne idée que ça. Cependant, c’était mieux que de rester à la vue de tout le monde.

    — Je… Que faites-vous là ? finis-je par répondre tout en vérifiant la présence d’une ombre quelconque.

    — Vous, que faites-vous là ?

    — J’habite ici !

    Ewen me dévisagea, la bouche entrouverte, les yeux comme figés. S’était-il déconnecté du monde réel ?

    Je rejetai ma tête en arrière dans un geste de méfiance absolue.

    — Qu’est-ce qui vous arrive ? Pourquoi me regardez-vous de la sorte ?

    — Vous… Vous êtes la fille d’Eïlwen Feln ? Vous êtes une voleuse ! Votre famille… Est-ce elle qui vous a ordonné de vous introduire chez moi ? Elle travaille pour la Confrérie, c’est ça ? Comment avez-vous su que…

    Je l’arrêtai, une main à quelques centimètres de son visage.

    — On va se passer des présentations pour le moment, fis-je froidement. Dites-moi ce que vaut l’objet que je vous ai pris.

    — Il est ici ? s’enquit le druide, une pointe d’espoir dans son timbre.

    — Je ne l’ai pas encore donné à Ynir. J’ai des raisons de le faire, pourtant.

    — Rendez-le-moi ! Cet objet appartient à ma famille, il ne doit pas être entre les mains des fidèles !

    — Je ne suis pas… Enfin, peu importe, soupirai-je.

    L’homme s’approcha de moi, les poings serrés, la mâchoire contractée, ce qui lui donnait un air sauvage et terriblement séduisant.

    — Rendez-moi la clé ! maugréa-t-il, assombrissant considérablement sa voix.

    — Ne jouez pas les Chevaliers, répliquai-je en restant stoïque, il suffit d’observer vos muscles pour comprendre que vous n’êtes pas un très bon combattant. Cela dit, vous avez bien visé le soir dernier. Un coup de chance, peut-être. Attaquez-moi et vous finirez par terre, votre trésor loin de vous.

    Il se stoppa, les pupilles scintillantes. Il posa une main sur son front, soupira longuement, puis se pinça la lèvre inférieure.

    — Vous êtes venue chez moi pour me déposer une lettre, me dit-il en reprenant son calme. Vous m’avez donné rendez-vous demain pour recevoir des explications de ma part. Je ne comprends pas. Vous vous introduisez dans ma maison pour voler un objet précieux qui ne doit surtout pas se trouver dans les mains des fidèles. Vous revenez une deuxième fois, avec un cadeau et une demande d’informations ! Qui ferait ça ? Qui êtes-vous exactement ? Faites-vous partie de la Confrérie ? Est-ce un piège d’Ynir ?

    — Nous ne devrions pas rester ici, lui répondis-je, un domestique pourrait nous surprendre.

    — Vous allez me tuer, n’est-ce pas ? s’inquiéta-t-il. Allez-y, mais je vous en prie, épargnez mes parents !

    — Je n’ai pas l’intention de vous tuer, marmonnai-je, je veux juste comprendre certaines choses. Je me suis mise dans une situation très délicate, j’aimerais beaucoup retourner en arrière, sauf que je ne peux pas. Le seul moyen pour moi de m’en sortir est de comprendre dans quoi je me suis embarquée ! Ensuite, je pourrais peut-être trouver une solution.

    L’homme secoua violemment la tête, déprimé au plus profond de lui.

    — Il n’y a pas de solution, soupira-t-il. Vous venez de déclencher une guerre, Leh.

    — Comment ça ? Qu’est-ce qui se passe exactement ?

    Des pas provenant du fond du couloir interrompirent notre discussion. Nous nous retournâmes en même temps, l’esprit aux aguets.

    — Partons, l’incitai-je, avant qu’on soit obligés de se justifier.

    dague sur laquelle s'enroule une feuille

    Chapitre 2

    Hywel

    Où était-elle ? Pourquoi son père était revenu sans elle ? Avait-elle fui ? Qu’elle le fasse, je la retrouverais !

    Faisant les cent pas dans la salle, au beau milieu d’une foule dansante, je me décidai enfin à rejoindre Dalaigh. Il me fallait des explications et vite !

    En pleine discussion avec des hauts-placés, il arborait un sourire chaleureux qui le rajeunissait. Quand il me vit, son expression changea et ses traits se raidirent.

    — Hywel ! fit-il, presque forcé. Qu’attendez-vous pour aller danser ?

    — Ma cavalière, répliquai-je sèchement. Où est-elle ?

    — Qui donc ?

    Ne joue pas à ça avec moi, vieillard !

    — Votre fille. J’attends sa réponse. Cela fait une vingtaine de minutes qu’elle nous a quittés.

    — Laissez-lui le temps de réfléchir. Une demande en mariage ne s’accepte pas comme ça. Ça demande un peu de réflexion. Et puis vous n’êtes pas n’importe qui, vous faites partie de la Confrérie. Se marier avec vous signifierait vivre au sein de ce groupe. Lehnaë est une fille qui aime sa liberté, rester enfermée entre quatre murs ne lui correspond pas.

    — Il y a d’immenses jardins au sein du château d’Ynir, et puis elle sera libre de ses mouvements.

    — Écoutez, Hywel, je n’ai pas d’ordre à donner à ma fille en ce qui concerne ses relations intimes et sa vie amoureuse. Elle est libre de ses choix. Elle vous donnera une réponse, soyez-en certain. Cependant, je ne peux pas vous assurer qu’elle sera positive.

    Je posai un poing blême sur ma bouche. Les veines ressortaient, fins traits bleutés traversant cette chair blanche, les ongles enfoncés dans ma peau, prête à saigner.

    Cet homme allait me mettre hors de moi. Il jouait avec mes émotions, ce que je déconseillais fortement de faire.

    À côté de nous, trois hommes spectateurs de notre conversation. Je ne pouvais pas me laisser aller à la colère, pas devant le Tout Puissant ni tout ce monde.

    Je desserrai mon poing qui reprit des couleurs, puis hochai la tête, forçant mes lèvres à se tendre délicatement.

    — Très bien, dis-je avec entrain. Je vous remercie, Dalaigh, d’avoir répondu à mes questions. Je n’ai plus qu’à attendre ma bien-aimée !

    Les trois hommes entamèrent un léger rire, les yeux rivés sur leur ami. Quant au maître de la maison, il gardait un visage impassible, à la limite de la provocation.

    Je les saluai tous, puis rejoignis Ynir qui était assis sur un épais fauteuil, coloré de différents jaunes et aux accoudoirs ornés de feuilles argentées. Du haut de l’estrade sur laquelle il se trouvait, il avait une vue imprenable sur tous les fidèles présents à la fête. L’air ambiant qui volait autour de nous nous poussait à nous amuser et à profiter des festivités. Malheureusement, la fête n’était pas au rendez-vous.

    — Où est-elle partie ? s’enquit le Tout Puissant quand je fus derrière lui.

    — Son père n’a pas voulu me le dire, répondis-je, la mâchoire serrée.

    — Ne gâche rien, Hywel, elle a en sa possession une arme précieuse, il nous la faut.

    — Je ne vais pas faire d’erreur, Maître, je vous en fais la promesse. Elle ne peut pas refuser ma demande en mariage, je connais son secret. Elle est trop intelligente pour mettre la vie de sa famille en péril.

    — La famille Daël ne doit pas s’en sortir non plus. Nous la tenons, mon fils, il ne faudrait pas que tout dérape, nous n’aurons peut-être pas de deuxième chance.

    — Pour le moment, elle ne montre aucun signe d’agressivité. Elle sait qu’elle est prise au piège.

    — Raison de plus pour qu’elle se fasse piéger par nos fidèles.

    Ynir se leva et s’approcha de la foule, le dos bien droit, son ventre ressortait avec fierté de son corps. Il toisa les hommes et les femmes qui braillaient comme un troupeau de vaches, puis il les interrompit dans leur folie.

    — Mes fidèles ! Il est temps d’entamer une douce prière pour nos dieux. Ils méritent que l’on pense à eux en cette belle soirée.

    Des acclamations envahirent la salle. Sourires aux lèvres, les croyants se mirent tous à genoux, une main sur chacun de leurs colliers. Je fis de même et récitai la longue prière qu’Ynir nous chantait solennellement.

    Une mélodie envoûtante sortit de terre et enveloppa la pièce d’un souffle mystique. Au-dehors, les oiseaux s’étaient tus, les feuilles avaient cessé de bouger pour nous accompagner dans ce merveilleux rituel.

    Je relevai légèrement la tête, les yeux grands ouverts, je cherchai du regard les deux druides. Ils étaient au dernier rang de cette file. Les mains posées sur les genoux, ils ne portaient aucun collier à l’effigie du nouveau panthéon. Leurs lèvres bougeaient silencieusement, répétant une chanson qui n’était pas destinée aux mêmes entités.

    Je pouvais la sentir d’où j’étais, cette aura qui s’échappait d’eux et qui formait des ombres toxiques pour les fidèles, elles les empoisonnaient et les noyaient dans une illusion dont ils étaient incapables d’en sortir seuls.

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