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Boule de Suif
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Boule de Suif
Ebook53 pages1 hour

Boule de Suif

Rating: 3.5 out of 5 stars

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About this ebook

« Boule de suif […] est un chef-d'ouvre », écrivait Gustave Flaubert. Meme si ce n'est pas la premiere nouvelle de Guy de Maupassant, c'est le récit qui l'a imposé comme un maître.

LanguageFrançais
PublisherBooklassic
Release dateJun 29, 2015
ISBN9789635253586
Author

Guy de Maupassant

Guy de Maupassant was a French writer and poet considered to be one of the pioneers of the modern short story whose best-known works include "Boule de Suif," "Mother Sauvage," and "The Necklace." De Maupassant was heavily influenced by his mother, a divorcée who raised her sons on her own, and whose own love of the written word inspired his passion for writing. While studying poetry in Rouen, de Maupassant made the acquaintance of Gustave Flaubert, who became a supporter and life-long influence for the author. De Maupassant died in 1893 after being committed to an asylum in Paris.

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Reviews for Boule de Suif

Rating: 3.6869880487804876 out of 5 stars
3.5/5

123 ratings4 reviews

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  • Rating: 3 out of 5 stars
    3/5
    A nice story, on an interesting idea, but Maupassant would go on and create much better things later. It was his first published work and I think it shows. There's nothing wrong technically, and the story has heart, but it feels a little like an academic exercise in writing a "good" short story at times.
  • Rating: 5 out of 5 stars
    5/5
    When I first read this terrific short story, years ago, I liked it very much but failed to see how elegantly economical it is -- a complete story, on a subject worth the time, yet without a word wasted. Highly recommended.
  • Rating: 4 out of 5 stars
    4/5
    Often called his best work, Boule de Suif is also Maupassant's first published short story. In my collection, as in many others, it is grouped with several works about the Franco-Prussian War and the subsequent occupation of France.In this story, Maupassant first describes the changing atmosphere of a town that first sees the retreat of their own army and then the arrival of an occupying force. The townspeople's mood moves from fear and despair, to acceptance and practical business dealings. Some even befriend the young men. Then, Maupassant shows the emotional and ethical accommodations that a small group of disparate people undergo when in a stressful situation. One informs and reflects the other. Although I did not find this story as tight and polished as some of his others, the impact of this story is particularly poignant.Rouen has been occupied by the Prussians, and several wealthy citizens have procured much desired travel permits allowing them to leave for Le Havre, which is still in French hands. As the coach jounces along, the passengers eye one another and try to determine each other's social status. There are an upstart wine merchant and his wife, a well-established mill owner and his wife, a Comte and Comtesse, a politician, two nuns, and a woman of easy virtue, known as Boule de Suif (Ball of Fat or Dumpling). At first the passengers are careful to maintain their distances from one another based on social standing, but after many hours of travel beyond what they were expecting, they are ready and willing to take advantage of Boule de Suif's offer to share her generous feast, which she had the foresight to pack. Over chicken legs and bottles of claret, the group bonds and social distinctions cease to be the overriding concern. At the inn where they stop for the night, a Prussian officer makes a pass at Boule de Suif, who rebuffs him. Stung, the officer refuses to let the party continue their journey until she sleeps with him. A staunch patriot, she continues to refuse, while the others slide from outrage on her behalf to frustration that they are being held hostage to her denial. The story that unfolds is both sad and seemingly inevitable.
  • Rating: 3 out of 5 stars
    3/5
    Ongenadige observatie van de kleine, schamele mens, de hypocrisie; toch ook mogelijkheid tot geluk!

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Boule de Suif - Guy de Maupassant

Boule de Suif

Guy de Maupassant

Booklassic

2015

ISBN 978-963-525-358-6

Pendant plusieurs jours de suite des lambeaux d’armée en déroute avaient traversé la ville. Ce n’était point de la troupe, mais des hordes débandées. Les hommes avaient la barbe longue et sale, des uniformes en guenilles, et ils avançaient d’une allure molle, sans drapeau, sans régiment. Tous semblaient accablés, éreintés, incapables d’une pensée ou d’une résolution, marchant seulement par habitude, et tombant de fatigue sitôt qu’ils s’arrêtaient. On voyait surtout des mobilisés, gens pacifiques, rentiers tranquilles, pliant sous le poids du fusil ; des petits moblots alertes, faciles à l’épouvante et prompts à l’enthousiasme, prêts à l’attaque comme à la fuite ; puis, au milieu d’eux, quelques culottes rouges, débris d’une division moulue dans une grande bataille ; des artilleurs sombres alignés avec ces fantassins divers ; et, parfois, le casque brillant d’un dragon au pied pesant qui suivait avec peine la marche plus légère des lignards.

Des légions de francs-tireurs aux appellations héroïques : « les Vengeurs de la défaite – les Citoyens de la tombe – les Partageurs de la mort » – passaient à leur tour, avec des airs de bandits.

Leurs chefs, anciens commerçants en drap ou en graines, ex-marchands de suif ou de savon, guerriers de circonstance, nommés officiers pour leurs écus ou la longueur de leurs moustaches, couverts d’armes, de flanelle et de galons, parlaient d’une voix retentissante, discutaient plans de campagne, et prétendaient soutenir seuls la France agonisante sur leurs épaules de fanfarons ; mais ils redoutaient parfois leurs propres soldats, gens de sac et de corde, souvent braves à outrance, pillards et débauchés.

Les Prussiens allaient entrer dans Rouen, disait-on.

La Garde nationale qui, depuis deux mois, faisait des reconnaissances très prudentes dans les bois voisins, fusillant parfois ses propres sentinelles, et se préparant au combat quand un petit lapin remuait sous des broussailles, était rentrée dans ses foyers. Ses armes, ses uniformes, tout son attirail meurtrier, dont elle épouvantait naguère les bornes des routes nationales à trois lieues à la ronde, avaient subitement disparu.

Les derniers soldats français venaient enfin de traverser la Seine pour gagner Pont-Audemer par Saint-Sever et Bourg-Achard ; et, marchant après tous, le général désespéré, ne pouvant rien tenter avec ces loques disparates, éperdu lui-même dans la grande débâcle d’un peuple habitué à vaincre et désastreusement battu malgré sa bravoure légendaire, s’en allait à pied, entre deux officiers d’ordonnance.

Puis un calme profond, une attente épouvantée et silencieuse avaient plané sur la cité. Beaucoup de bourgeois bedonnants, émasculés par le commerce, attendaient anxieusement les vainqueurs, tremblant qu’on ne considérât comme une arme leurs broches à rôtir ou leurs grands couteaux de cuisine.

La vie semblait arrêtée ; les boutiques étaient closes, la rue muette. Quelquefois un habitant, intimidé par ce silence, filait rapidement le long des murs.

L’angoisse de l’attente faisait désirer la venue de l’ennemi.

Dans l’après-midi du jour qui suivit le départ des troupes françaises, quelques uhlans, sortis on ne sait d’où, traversèrent la ville avec célérité. Puis, un peu plus tard, une masse noire descendit de la côte Sainte-Catherine, tandis que deux autres flots envahisseurs apparaissaient par les routes de Darnetal et de Boisguillaume. Les avant-gardes des trois corps, juste au même moment, se joignirent sur la place de l’Hôtel-de-Ville ; et, par toutes les rues voisines, l’armée allemande arrivait, déroulant ses bataillons qui faisaient sonner les pavés sous leur pas dur et rythmé.

Des commandements criés d’une voix inconnue et gutturale montaient le long des maisons qui semblaient mortes et désertes, tandis que, derrière les volets fermés, des yeux guettaient ces hommes victorieux, maîtres de la cité, des fortunes et des vies, de par le « droit de guerre ». Les habitants, dans leurs chambres assombries, avaient l’affolement que donnent les cataclysmes, les grands bouleversements meurtriers de la terre, contre lesquels toute sagesse et toute force sont inutiles. Car la même sensation reparaît chaque fois que l’ordre établi des choses est renversé, que la sécurité n’existe plus, que tout ce que protégeaient les lois des hommes ou celles de la nature, se trouve à la merci d’une

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