Douze ans : c’est le temps qu’il a fallu à Bernard Werber pour écrire le premier tome de sa célèbre trilogie des fourmis. Ces insectes, dont il observe l’organisation dans le jardin de ses grands-parents, lui donnent à réfléchir sur sa propre condition. Très vite, l’enfant comprend que les personnages inspirés de la réalité seront toujours les plus surprenants. Plus tard, c’est la lecture de son maître, Philip K. Dick, qui le libère de l’envie de plaire pour lui donner celle, plus porteuse, de surprendre. Bref, ces Mémoires d’une fourmi sont autant celles de l’auteur que de son œuvre, et recèlent un inspirant atelier d’écriture. Contrairement à de nombreux ouvrages du genre, celui-ci ne se divise pas en une partie autobiographique et une autre consacrée aux conseils d’écriture : ces derniers sont plutôt dilués dans l’ensemble de la narration. D’autres expériences de vie ont fortement imprégné l’œuvre de Werber, comme celle du journalisme. Au sein de la rédaction d’un grand magazine de gauche où il écrit au service scientifique, il explique qu’il y a les exploiteurs et les exploités dont il fait partie, comme chez les animaux qu’il observe, fourmis et rats. C’est bien de sujets universels qu’il est question dans les romans de Bernard Werber. Plus tôt, lors d’un séminaire de yoga, une expérience de voyage de l’esprit lui donne l’idée de ce qui sera plus tard son roman fantastique Les Thanatonautes. Ce merveilleux récit de vie dévoile ainsi les mécanismes d’un processus de création hors du commun.
MÉMOIRES D’UNE FOURMI
BERNARD WERBER
432 P., 21,90 €. COPYRIGHT ALBIN MICHEL. EN LIBRAIRIES LE 27 AVRIL.
