Le refuge

Dans la mémoire de Pauline, devenue grande (elle allait sur ses dix-sept ans) étaient liés indissolublement la maison de tante Louisette et les loups qui hantaient les bois entourant le chalet…
Avec ses parents, le dimanche, après la messe au bourg de Saint-Martin, on allait souvent à une heure de voiture, rendre visite à tante Louisette et chaque fois c’était la fête. On quittait le bourg sitôt la messe finie, dans la Juva que conduisait comme un roi son père et Pauline savait que la journée serait passionnante. Son frère Gérard et elle se nichaient sur la banquette arrière, sa mère prenait place à côté du chauffeur. On s’arrêtait chez le pâtissier Souchet où l’on avait réservé un moka, le gâteau préféré de tante Louisette.
Pauvre tante. Depuis la mort d’Émile, son mari, elle vivait seule dans ce chalet bien joli, ma foi, comme disait maman, mais tellement isolé que, dès qu’on pensait à tante Louisette, on envisageait les pires malheurs qui pouvaient lui arriver. La première maison la plus proche était bien
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