CES AVOCATS QUI FONT BOUGER LES LIGNES

QUAND BEAUCOUP RÊVENT d’un monde d’après, ils œuvrent à rendre meilleur celui d’aujourd’hui, ici et maintenant. Pour ce dixième palmarès des avocats, différé par la pandémie, GQ a choisi de distinguer des professionnels souvent jeunes et anonymes qui ont mené des batailles fondamentales. Ceux que nous avons choisis ont été souvent victorieux pour la justice et le droit, et certains ont même fait plier presque à eux seuls de grandes entreprises, l’État, ou ont tout simplement vaincu l’inertie. Même s’ils n’ont pas gagné ou pas encore, l’action en elle-même est un signal d’alerte et le moteur du changement.
C’est ainsi que Didier Seban et Corinne Herrmann ont enfin amené la résolution de la terrible affaire de la disparition de la petite Estelle Mouzin en 2003, poussant leurs idées sur le traitement des affaires criminelles non résolues qui va vers une probable réforme. On ne peut que s’incliner devant l’obstination dont a fait preuve Charles Constantin-Vallet pour obtenir justice après plus de dix ans, face à une grande banque, d’un prêt bancaire « toxique » et dévastateur. Le travail de Kevin Mention pour le nouveau sous-prolétariat des temps modernes, les « uberisés » et celui de Charles-Joseph Oudin pour les victimes de produits de santé défectueux a aussi un impact considérable. Ces actions ne pourront qu’obliger les industries, les plateformes et les acteurs économiques à se souvenir qu’ils ne peuvent s’affranchir des principes. La cause de l’époque, celle des femmes, a été défendue par Zoé Royaux, Anne Bouillon, celle des homosexuels par Caroline Mécary depuis près de trente ans. Le travail d’Elise Arfi pour défendre aussi les principes dans les poursuites contre ceux qu’on accuse de viols est le pendant nécessaire de ce combat pour l’égalité. Les femmes, c’est manifeste, prennent le pouvoir dans ce milieu où les hommes ont trop souvent encore les attitudes sexistes du monde d’avant.
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